Le 27 juin 2022, toute la classe politique guinéenne ou presque, les organisations de la société civile, les religieux s’étaient retrouvés autour du PM d’alors accompagné du Président du CNT devant un parterre d’ambassadeurs et de représentants d’institutions internationales. 

Les parties présentes à la rencontre ont eu à tour de rôle à exprimer leurs opinions sur ce qui, à leurs yeux, pouvait favoriser le déroulement d’une transition pacifique et un retour apaisé à l’ordre constitutionnel.

Même si le consensus ne pouvait se dégager de cette rencontre, les guinéens s’étaient exprimés librement. Si les choses se poursuivaient dans cette logique, un consensus pourrait être trouvé pour le bien de la nation. L’ouverture et l’inclusion qui avaient caractérisé cette rencontre n’ont vraisemblablement pas plu à tout le monde et la suite est connue de tous.

Dr Bernard Gomou qui voit sa nomination au poste de PM comme un privilège se sent redevable vis-à-vis du colonel et du CNRD. Sa jeunesse et son manque d’expérience ont ainsi  rendu difficile tout semblant d’impartialité dans la gestion de la crise politique et du dialogue national entre le CNRD et les organisations politiques et sociales et ainsi favoriser un dialogue sain et productif.

C’est aussi le cas du jeune Ministre de l’Administration du territoire comme du Président du CNT qui doit tout au Colonel qui l’a nommé de façon unilatérale, malgré les contestations de nombreux guinéens. En Effet, ces gens ne sont là que pour exécuter les ordres du CNRD et non pour gérer le pays dans l’intérêt national

Au lieu de mobiliser toute la classe politique et la société civile pour dialoguer, le PM et la Ministre de l’Administration du territoire, aidés par les femmes choisies dans des conditions floues, ont préféré exclure la majorité des guinéens dans la prise des décisions les concernant. Ils ont préféré inviter des amis et autres connaissances pour faire un semblant de dialogue à l’insu des principaux concernés par le processus. D’ailleurs, la plupart des membres présents dans ce dialogue n’étaient là que pour prendre des primes.

Des partis politiques représentatifs et sérieux et des patriotes qui ont des propositions responsables ont été exclus du dialogue sans aucune justification valable. Pendant ce temps, le gouvernement fait semblant de vouloir faire venir des partis dont les leaders sont en exil et en maille avec la justice, où est le sérieux ? La transition ne peut aboutir sans la classe politique concernée, à moins que le CNRD ne cache quelque chose comme le pensent déjà beaucoup de nos compatriotes.

Boubacar DIENG