On a toujours tort de croire, qu’en transition, les sujets en lien avec la sécurité ne sont que diversion. Ce n’est pas le cas souvent, bien qu’il soit permis de douter à cause du contexte géopolitique actuel aggravé par le cynisme des dirigeants qui ont la boulimie du pouvoir.

Des dirigeants qui ne se fixent aucune limite pour garder les privilèges liés au pouvoir.

L’on se souvient, il y a des mois en arrière, d’une note des services de renseignement d’une puissance étrangère alertant sur une menace terroriste qui pèse sur la Guinée.

Les autorités judiciaires d’alors, dans un discours passé en dérision, car totalement insensé, avaient, à leur tour, informé les Guinéens de la présence sur leur sol, de terroristes non menaçants. Quelle ironie ! Quel paradoxe !

Par-dessus-tout, il faut éviter de faire une courte échelle aux djihadistes dans le pays. Il faut non plus crier vainement au loup qui finira par apparaître.

La preuve, dans la nuit du mercredi à jeudi 07 mars, le front djihadiste a déménagé du nord du Mali aux frontières Guinéennes. Une attaque a été signalée sur la ligne frontalière de kourémalen, sous-préfecture de Siguiri, une localité non loin du centre-ville. A environ 200 km. C’est un communiqué de l’armée malienne qui l’a annoncée.

Dans la foulée, les autorités guinéennes, apprend-t-on, ont augmenté, depuis cette attaque, le niveau d’alerte sécurité dans le pays. Mieux, elles auraient renforcé la surveillance, à cette frontière où ces criminels en bande organisée se sont signalés.

Dans l’opinion, chacun y va de son commentaire. D’abord incontestablement, cette nouvelle fait de l’ombre aux tractations en cours en vue de la formation d’un nouveau gouvernement après la dissolution de l’équipe dirigée par Bernard Goumou, qui s’en va la tête pleine de regret, à cause d’un bilan, s’il y en a un, fortement édulcoré par le spectacle avilissant de l’image du pays dont les Guinéens ont été témoins. C’était entre lui et son ancien ministre de la justice, Charles Wright. Rien de tout cela n’intéresse désormais les Guinéens.

Leurs préoccupations de l’heure se trouvent ailleurs. C’est la sécurité. Ils en ont cure du vrai-faux suspens créé autour d’un futur gouvernement qui risque de déchanter par le fait de ces éternels privilégiés qui ont la force de propositions pour trouver les meilleurs profils, mais qui seraient, hélas, hostiles à élargir les consultations au-delà de leur petit répertoire de cadres pour la plupart incompétents.

Pour l’heure, la priorité c’est de savoir quels sont les moyens dont dispose notre pays pour répondre à la menace Djihadiste réelle, sans tomber dans les bras de ces puissances qui ne seraient pas mécontentes de la nouvelle donne, tant que leur intérêt sera servi. Celui d’avoir une mainmise sur le pays. Ce qui ne va pas non plus plaire à nos voisins qui n’ont jamais cru à la sincérité de nos relations.

Mognouma Cissé