Pour la junte militaire exerçant le pouvoir en Guinée sous la dénomination de CNRD, il suffit d’affirmer qu’aucun de ses membres ne sera candidat et qu’elle n’aura pas de candidat aux élections qui marqueront le retour à l’ordre constitutionnel pour qu’on la croit.
Elle oublie que dans certains cas, les actes sont plus éloquents que les discours. De nombreux discours tenus quelques heures ou quelques jours après l’irruption des militaires sur la scène politique, ont été contredits quelques semaines après par des actes et des décisions.
Le chef de la junte militaire avait déclaré que désormais la justice sera la boussole qui va guider tout le monde. Quelques semaines après, des opérations dites de récupération de biens publics ont été engagées en violation de la loi. Or, qui dit justice, dit respect de la loi.
Le chef de la junte militaire parle de moralisation de la gestion publique mais aucun membre du CNRD, du gouvernement et des régies financières notamment n’a fait une déclaration de son patrimoine.
Comment croire dès lors à une volonté sincère de combattre les infractions économiques et financières et non à un simple règlement de comptes ou à une tentative de mise à l’écart de certains acteurs politiques, lorsque la plus élémentaire des mesures de transparence est ainsi violée.
La junte militaire oublie qu’en dépit de ces multiples simulacres de consultations, de concertation ou d’assises nationale.s, la confiance est irrémédiablement rompue avec la majorité silencieuse.
Dans ces conditions, dire simplement que le CNRD ne sera pas candidat ou n’aura pas de candidat apparaît tout simplement comme une manière de se moquer de l’intelligence des guinéens.
Le CNRD dont personne ne connaît les membres ne rassure personne. On sait que derrière les visages qui apparaissent dans les médias publics, il y a toute une nébuleuse composée d’un grand nombre de civils qui tirent les ficelles.
Les membres de la nébuleuse CNRD préfèrent rester cachés et ‘’encagoulés’’ pour ne pas que leur véritables intentions soient connues des guinéens. Mais c’est peine perdue; leurs actes parlent plus que leurs mots.
SEKOU KOUNDOUNO
Responsable des stratégies et planification du FNDC
Membre du réseau Afrikki network