La prestation de serment des cadres se poursuit au palais Mohamed 05, sous les barbes du patron des lieux.

Ce samedi 14 mai, les derniers cadres nommés à la sécurité ainsi que la nouvelle DG de la caisse de prévoyance, qui n’a de mérite pour occuper ce poste que le privilège de porter la parole du CNRD, ont juré sur le coran et la bible. C’est une tradition qui s’étiole.

Une pratique qui rappelle les agissements d’un pouvoir en quête de légitimité permanente. Son effet contagion avec d’autres départements passe en dérision l’action chère au Colonel-Président.

Le ministère de l’enseignement pré-universitaire pour sa part, s’essaye lui aussi en vue de marquer les esprits avec une pratique qui ne fait pourtant plus recette dans l’opinion.

Comment ça se passe quand le cadre est un athée, s’interrogent certains ? La question vaut tout son pesant d’or.

D’autres par contre s’interrogent sur le bien-fondé de ce serment.

A cette question, voici la réponse d’un sociologue joint par notre rédaction :

« L’idée, surement, est de dissuader les cadres, étant croyants, à se détourner du détournement des derniers publics. Mais en réalité, ça n’a aucun sens. C’est juste fait dans le but de renvoyer l’image d’un pouvoir vertueux, qui a le souci de la lutte contre la corruption. C’est un peu comme les visites d’Alpha Condé dans les départements sous prétexte de lutter contre la désertion des services. C’est une mise en scène. Si non l’État est tellement bien organisé, qu’il y a des structures de dissuasion contre la corruption, qui sont les différents corps de contrôle. Il y a aussi les structures de sanctions, qui sont aussi, en soi, dissuasives. C’est la justice. Il suffit d’actionner ces instruments sans entrave » analyse ce sociologue.

De toute vraisemblance, ces foras de confessions d’apparence désobligeante, n’a plus la saveur d’antan à cause de l’esprit de discernement que l’opinion a désormais pour juger les actions de la junte.

 

Mognouma Cissé