Dans un communiqué publié ce jeudi 22 février 2024, le mouvement syndical guinéen appelle à une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national, à partir du 26 février prochain. Pour rappel, les centrales syndicales réclament :

  1. la libération immédiate et sans condition du Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG);
  2. la révision à la baisse du prix des denrées alimentaires de première nécessité ;
  3. l’application du protocole d’accord signé à la date du 15 novembre 2033;
  4. l’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’éducation signé le 27 octobre 2023;
  5. la levée de la restriction de l’internet et la libération des ondes.

Faut-il réellement craindre ou s’inquiéter de cet appel à la grève générale illimitée du mouvement syndical à partir du 26 février prochain ?

Connaissant l’histoire des précédents mouvements des centrales syndicale ayant jalonné le passé de notre patrimoine commun, je dirai, sans risque d’être démenti, doublement OUI. Il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Nous avons encore en mémoire les grèves déclenchées par les centrales syndicales en janvier-février 2007, les grèves répétées du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) en 2017 et autres.

La psychose commence déjà à s’installer dans l’opinion. Les autorités de la transition devraient rapidement faire bouger les lignes pour l’apaisement, la quiétude sociale et la tranquillité publique dans le pays. Et surtout, il faut éviter la méthode forte, car cela pourrait inéluctablement produire l’effet inverse de l’effet attendu.

« Nul sacrifice, nulle victoire ». La situation actuelle que vit notre pays, comme je l’ai toujours souligné dans mes précédentes tribunes, commande, à juste raison d’ailleurs, l’impérieuse nécessité aujourd’hui de promouvoir davantage le dialogue et la concertation à tous les niveaux.
Pour notre mère patrie, aucun sacrifice n’est de trop. Le Gouvernement doit lâcher du lest pour l’intérêt supérieur des travailleurs et de la population.

L’autre a dit un jour que : « Nul sacrifice n’est trop grand pour sauver la Nation. » À l’Etat d’accéder et de satisfaire les points qu’il peut satisfaire maintenant comme par exemple :
1. la libération, dès demain, du Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, M. Sékou Jamal Pendessa. Le délibéré est prévu pour demain vendredi 23 février 2024;
2. la levée de la restriction de l’internet et la libération des ondes.

Ainsi, dès la mise en place du nouveau Gouvernement, les autres points de revendication pourraient être passés au peigne fin pour une issue heureuse. Cette nouvelle équipe gouvernementale devrait avoir pour première tâche l’ouverture rapide d’un dialogue autour des autres points de revendication pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des populations.

En effet, à cause du niveau considérable d’implication financière des autres points de revendication et l’incidence que cela pourrait avoir sur le budget, il serait un peu difficile de les négocier avec les secrétaires généraux, secrétaires généraux adjoints et directeurs de Cabinet qui, en réalité, ne s’occupent que des affaires courantes dans les départements respectifs. Ce qui signifie qu’ils sont très limités dans leurs mouvements. En d’autres termes, ces intérimaires assurent juste la continuité des services essentiels.

Enfin, les autorités devraient mettre à profit la journée de demain vendredi et le week-end pour qu’elles parviennent à accorder leur violon avec les centrales syndicales avant le lundi 26 février prochain. Il y va de l’intérêt général. Aucun sacrifice n’est de trop pour sauver notre maison commune, notre vivre ensemble.

Sayon MARA, Juriste