En prenant le pouvoir, le 05 septembre dernier avec ses hommes, le colonel Mamadi Doumbouya a dénoncé la corruption qui gangrène l’administration publique guinéenne depuis plusieurs années.
Car c’est un secret de polichinelle de dire que la corruption, le détournement des deniers publics, la collusion, le népotisme, le clientélisme, le trafic d’influence et l’injustice ont été érigés en système de gouvernance en Guinée, cela depuis des lustres.
Pour mettre fin à ces anciennes pratiques, qui dateent d’un autre âge sein de l’administration guinéenne, les nouvelles autorités ont engagé une lutte sans merci contre ces pratiques d’un autre siècle. Après avoir gelé les comptes des entreprises publiques, dans l’optique de bien préserver les fonds. Certains responsables des régies financières auraient profité de sortir massivement des fonds. Une chose qui va à l’encontre de la directive tracée par la junte au pouvoir depuis près de deux mois en Guinée.
Après deux journées de disette au palais Roi Mohamed V, ces responsables des EPA et EPIC ont traversé des moments de galère avec une délégation de la junte. Un responsable d’un EPIC a raconté ces deux journées pénibles qui ne souhaitent plus revivre mais pour son pire ennemi. Lisez le témoignage d’un DAF, qui a pris part ces deux journées de convocation :
»C’était un vrai trafic d’influence, ils ont saisi nos téléphones, le premier jour, c’est vers les 19h, que nous avons reçu la délégation du CNRD. Le colonel Amara Camara nous a dit, vous allez servi d’exemples pour les autres. Avant- hier, quand ils nous ont libérés vers les 20h 45 mn, ils nous ont dits de venir hier à 7h avec les pièces justificatives. Maintenant les directions qui ont décaissé de l’argent comment avoir les pièces justificatives de 22h à 7h, (rires). Je ne pense pas si certains ont pu dormir. Moi je suis arrivée là-bas hier à 7h, je suis parti à 9h à 9h, j’avais trop sommeil, ils nous ont retenus toute la journée j’étais très fatigué.
Quand tu rentres là-bas c’est comme à l’au-delà, tu ne sors plus, pas de téléphone rien, tu es déconnecté au reste du monde. À 13h ils ont envoyé un petit chawourama mince avec du jus et vers les 13h encore ils ont envoyé un autre chawourama avec cette fois-ci de l’eau (rires).
Donc, nous sommes restés jusqu’à 20h passés, nous avons vu une délégation venir. Ils ont demandé de déposer tous les documents, qu’il y a des gens parmi vous qui ont fait des décaissements en dehors de montant qui a été autorisé, que ceux là seront appelés individuellement. Ils ont formé quatre commissions, nous avons laissé nos coordonnées là-bas. Ceux qui sont allés au-delà des montants préalablements convenus, et ceux là seront appelés ils viendront s’expliquer devant ses commissions. Pourquoi ils ont fait ça ? Pourquoi ils sont allés jusqu’à ces montants ? Nous aussi nous avons décaissé de l’argent, mais c’est eux qui ont validé ces dépenses là, au camp là-bas, dans la cour du jardin 2 octobre. Ils ont envoyé notre montant au trésor public pour le décaissement, que notre direction a décaissé ce montant ( salaires et carburant). Quand nous sommes venus au trésor, nous avons vu le montant qu’il nous ont alloué, figurait sur la liste là-bas, c’est ce que nous avons pris, nous on n’a pas de problème.’’, a-t-il confié à notre rédaction un DAF.
Mohamed Camara
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