L’animateur de radio libérien Henry Costa, l’un des plus virulents détracteurs du président George Weah, a affirmé lundi qu’il avait été empêché par le gouvernement de participer à une émission de radio dans son pays.
M. Costa anime depuis des années une émission populaire au Liberia. Depuis que les autorités ont fermé sa radio en octobre 2019, il intervient depuis les Etats-Unis, où il réside.

C’est aussi l’un des principaux instigateurs des manifestations organisées il y a tout juste un an contre le président Weah, que l’opposition accuse d’être incapable de redresser ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.

Henry Costa devait être lundi matin l’invité de la radio libérienne D-15, mais sa participation a été annulée après une intervention du gouvernement, a-t-il expliqué sur les réseaux sociaux.
Dimanche soir, le gouvernement a averti dans un communiqué les propriétaires de D-15 qu’ils perdraient leur licence s’ils accueillaient sur antenne Henry Costa, rappelant qu’il était considéré comme un “fugitif” par la justice libérienne.
L’animateur avait effectué un retour triomphal dans son pays fin 2019, en pleine contestation anti-Weah.
Après des démêlés avec les services migratoires libérien, la justice lui avait ordonné de se présenter régulièrement aux autorités, mais M. Costa avait préféré quitter le Liberia en catimini début 2020. Après avoir été brièvement retenu en Sierra Leone voisine, il avait pu regagner les Etats-Unis.
“Ils ont plus peur de nous que de lutter contre la corruption et la pauvreté. Je suis flatté, je ne savais pas que j’étais si puissant”, a ironisé lundi M. Costa dans une vidéo.
M. Weah, ancienne star du foot, peine à tenir les promesses de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption qui ont contribué à son accession à la tête du Liberia il y a bientôt trois ans.
Le Liberia, hanté par une guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003, et éprouvé par le virus Ebola (2014-2016), se débat avec l’inflation et la dévaluation de sa monnaie. M. Weah invoque la lourdeur de la situation dont il a hérité.
AFP