Le colonel-président Mamadi Doumbouya a accordé vendredi sa première interview à la presse depuis sa prise du pouvoir le 5 septembre dernier. Face à trois journalistes guinéens, le tombeur d’Alpha Condé a répondu avec aisance à toutes les questions qui lui ont été posées. Même s’il a été très évasif sur une question centrale : le sort d’Alpha Condé, détenu depuis sa chute au palais Mohammed V. Le nouvel homme fort du pays n’a pas été si précis sur l’avenir de l’ancien président. L’assaut du palais Sékhoutouréya, les victimes du coup d’Etat, « l’argent du président », pour reprendre le langage populaire, sont entre autres questions qui n’étaient pas au menu de la grande interview, diffusée dimanche à la RTG (la télé nationale). Extraits…
Libération d’Alpha Condé exigée par la Cedeao…
Colonel Mamadi Doumbouya : Comme nous l’avons toujours dit, le Pr Alpha Condé est dans des bonnes conditions. Nous lui reservons un traitement digne. Son intégrité physique et morale sont protégées. Nous sommes des Africains. Nous tenons beaucoup à la dignité, à la dignité de l’Afrique, à la dignité de nos pères fondateurs.
Vous savez, le Pr Alpha Condé est dans son pays. Je pense que le problème se traite souvent en Guinée. Bien sûr que les apports de nos partenaires, les principes de la Cedeao sont contre et nous sommes membres fondateurs de la Cedeao, nous respectons ce qu’ils disent mais ce qui est du sort d’Alpha Condé, nous sommes des Guinéens capables de trouver des compromis, capables de se comprendre sur l’avenir de notre pays.
Question : Demande des partisans sur les conditions de détention de l’ancien président
Quand on parle des barons des partis politiques en Guinée, nous leur avons réitéré notre engagement à conduire une transition apaisée. Et nous sommes fermes et nous ne laisserons passer aucune, je dis bien aucune attitude de nature à perturber cette athmosphère. Nous pensons que nous nous sommes compris. Je pense aujourd’hui, le seul combat qui mérite d’être mené est l’apaisement, l’inclusivité dans le bien-être de nos populations. Tout ce qui est projet personnel, pour moi, n’a pas sa place en ce moment historique de la Guinée
Avez-vous une idée du sort qui pourrait lui être réservé? Beaucoup estiment qu’il doit être gardé jusqu’à ce qu’il soit jugé? Est-ce qu’il y a une tendance qui se dégage au sein du CNRD au sujet du sort qui sera reservé à l’ex-président Alpha Condé?
Il faut qu’on soit clair là-dessus. Nous ne pouvons pas vouloir les choses et leur contraire. Je suis le président de la transition. Nous avons une mission chargée de la justice nationale, de la justice en Guinée. Je pense que la justice doit avoir franchement tout son rôle à jouer là-dessus pour juger quelqu’un en Guinée. Il y a la justice qui est là pour ça. Je pense que la justice sera tout à fait transparente. Il n’y aura pas un pouvoir exécutif derrière la justice. Je tiens à la justice. C’est l’un des premiers mots le 5 septembre. Je disais que la justice sera la booussole qui devra guider tous els Guinéens. Je peux pas être la boussole, c’est la justice qui doit l’être. Donc, je pense que le sort de nous tous est dans la main de la justice guinéenne, tous les Guinéens. Et vous savez on ne peut pas réparer l’hsitoire de notre pays mais il y a quelque chose qu’il faut être sûr, on est fiers de notre histoire et nous l’assumons pleinement dans tous les sens. Et je pense que le sort du président Pr Alpha Condé, c’est clair nos avons le devoir de respecter sa dignité en tant que ancien chef d’Etat. Et nous avons aussi le devoir de le traiter correctement, un traitement dû à son rang. Et pour moi, cette question est claire. Je ne suis pas moi la justice, je ne ferai pas le travail de la justice. La justice sera, elle, indépendante pour faire tout ce qu’elle doit faire pour qu’il y ait la justice dans notre pays.