Le fameux représentant de l’administration CNRD à la tête de la belle et hospitalière préfecture de Mali est visé par un mandat d’amener émis le 9 juin 2023 par la justice qui cherche à savoir si les accusations de détournement de 316 millions de francs guinéens formulées à son encontre par l’Association nationale des communes de Guinée étaient fondées.

Je ne prends pas sa défense, mais j’attends de savoir s’il subit un retour de bâton pour avoir envoyé le maire de la commune rurale de Balaki, Elhadj Simbara Keita et le conseiller Alpha Saliou Keita, en prison pendant plus de vingt jours, ou bien alors s’il fait figure de coupable idéal à cause de son statut de préfet en exercice dans une nouvelle zone aurifère? C’est une question d’honneur. D’avance, je sais que d’une manière ou d’une autre, la justice de paix de Mali tranchera. De sa décision, on pourra savoir si le préfet est responsable de cet acte qui piétine les valeurs du régime et la Charte de la Transition.

S’il n’est pas déclaré coupable d’avoir dérobé les fonds destinés au développement des collectivités locales, la plainte des élus locaux pourrait peser particulièrement lourd sur les épaules de leurs auteurs.

Ce serait là un terrible revers pour ses adversaires. Mais, sur la foi de la déclaration du maire Keita qui semble résister à l’appât du gain financier facile à Balaki, il m’apparaît impossible de pronostiquer que cette affaire connaîtra un rebondissement défavorable aux accusateurs. De ce fait, je parie qu’aucun bénéficiaire du décret du président de la Transition n’aimerait être actuellement à la place de ce prédateur de fonds présumé.

Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire