Le pouvoir militaire a trébuché au matin du 04 novembre et des jours suivants. Il a perdu en sérénité et en hommes. Des militaires des redoutables forces spéciales, sont, hélas, tombés.

L’attaque aux allures d’un coup d’Etat manqué, de la prison de Coronthie, au cœur de la capitale Conakry, là où même se trouve le palais présidentiel, pour en extraire des instigateurs du coup d’Etat de 2008, a, sans doute, révélé des failles inquiétantes dans un dispositif de sécurité, jusqu’ici considéré comme fiable.

Malgré cette triste réalité qui a fait des victimes innocentes et endeuillé des familles, les populations continuent de se marrer, chaque fois, qu’elles visionnent le film de l’attaque dont des bribes ont fuité et qui sont devenues virales sur les réseaux sociaux.

Pire, elles ne cachent plus sur ces médias sociaux, aussi dans les quartiers, leur sympathie pour les malfaiteurs dont la tête du plus redoutable, parmi ceux-ci, celui-là même dont le nom est cité dans les crimes de masse du 28 septembre, les plus odieux que le pays a connus, est mise à prix.

Ces réactions qui repoussent toutes les limites de la perversion de la société, pourraient être aussi interprétées comme un véritable procès en impopularité.

La gouvernance doit pouvoir décoder le message ainsi renvoyé que de se livrer en spectacle à travers la chasse aux fausses illusions et aux sorties médiatiques inopportunes et insipides.

Cela à l’intention notamment du Garde des sceaux, ministre de la justice, qui fait le faux-fuyant. Charles Wright, qui n’est pas à une calembredaine près, comme c’est de lui qu’il s’agit, doit accepter de passer à autre chose pour laisser l’enquête s’occuper du reste. Car, plus personne n’est intéressée par les explications données par le Garde des sceaux du nanar film de l’attaque digne d’un jeu de quilles, d’un jeu d’enfant.

Après la tempête, souffle un air de sérénité, du moins apparente. Le couronnement très osé, sinon trop risqué, est le déplacement à l’extérieur de l’homme du palais Mohamed V.

Le colonel Président n’a pas hésité, pendant ces moments de grandes agitations, de participer au premier sommet Afrique-Arabie Saoudite, organisé à Ryad, à l’initiative du tout puissant prince héritier saoudien, Abdoul Ben Salman.

Le tableau de la moisson, prétentieusement bien présenté devrait détourner les attentions captées par une semaine de tumulte et de diversion en lien avec les évènements du 04 novembre. Ça vaut la peine, si tous les montants annoncés devraient être encaissés sans délai, ces dizaines de millions de dollars de prêts pour le financement d’hypothétiques projets qui ont encore certainement besoin d’être revus pour être réalisables.

On en vaudra pas à cet effet aux Guinéens qui ne croient désormais qu’à ce qu’ils voient. Des partisans de la méthode Coué.

Pour se résumer, après la parenthèse d’intenses agitations qui ont fait vaciller l’Etat, c’est le retour à la sérénité.

L’ancien légionnaire au pouvoir et sa cohorte de courtisans, plutôt de partisans, ont bien voulu le démontrer en promettant à leur patron un des accueils les plus mobilisateurs.

Mais, là, ça n’a pas bien fonctionné, malgré l’implication de l’administration pour réussir le pari.

 

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