Pour une meilleure matérialisation de la délimitation et la démarcation des frontières guinéo-maliennes, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Bouréma Condé, a effectué une visite de travail du 18 au 20 août 2021 en République sœur du Mali.

En raison du fait que les pays sont des poumons d’un même corps, la visite de travail axée sur le respect scrupuleux du principe de bon voisinage et la lutte à l’unisson contre le terrorisme, la moisson a été bonne et la mission bien remplie pour la délégation conduite par le ministre général Bouréma Condé.

Le travail abattu par la Commission technique mixte Mali-Guinée pour une gestion concertée des frontières a accordé sa bénédiction à l’expertise des techniciens guinéens et maliens.

Finalement, la mission qui s’annonçait bien plus complexe et même délicate a été une réussite. D’autant plus qu’il a été question, entre autres, de la délimitation exacte des frontières entre les deux pays par l’évaluation de l’état d’avancement des recommandations des précédentes rencontres de la Commission mixte. De même que l’évaluation des nouveaux défis sécuritaires le long des frontières, l’élaboration d’une feuille de route pour la suite du processus, et le tout fera l’objet d’un Accord cadre de coopération transfrontalière qui sera signé par les ministres des deux pays lors d’un événement dont la date sera fixée officiellement.

L’objectif est de mieux protéger les populations dans les espaces frontaliers. C’est pour cela que l’initiative est soutenue techniquement et appuyée financièrement par l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) et le Programme frontière de l’Union africaine (PFUA).

En effet, pour l’intangibilité de ces frontières léguées par la colonisation, les 32 chefs d’États ayant signé la Charte de l’Unité africaine, étaient d’accord que chaque pays reste dans ses limites coloniales.
Ainsi donc, sur l’axe de Bougouni en passant par Kintinia et Maleah, puis Kayes, c’est près de 900 km de frontières que les deux pays se partagent.

Étant deux pays frères et amis, la Guinée et le Mali ont toujours privilégié la voie de la bonne entente par des négociations directes et franches. En plus, les deux délégations ont travaillé dans l’intérêt exclusif de leur pays. C’est là l’une des raisons de la réussite de cette visite de travail de deux jours.
Ensuite, comme l’a si bien rappelé le chef de la délégation guinéenne, le ministre général Bouréma Condé, « la Guinée et le Mali sont deux poumons dans un même corps».

Cette déclaration, de feu le président Ahmed Sékou Touré, qui reste et demeure une réalité, a aidé la Commission mixte à trouver nécessaire et essentiel de maintenir et fixer durablement les bonnes relations fraternelles de voisinage qui constituent l’essence même de la coopération bilatérale entre la Guinée et le Mali dont on ne cessera de louer la qualité.

Pour la petite histoire, les premiers présidents des deux pays, Ahmed Sékou Touré et Modibo Keita, avaient prophétiquement affirmé que les Maliens seront toujours chez eux en Guinée et que les Guinéens seront toujours chez eux au Mali. Ce n’est pas tout !

Cinquante ans avant aujourd’hui, le général Moussa Traoré, président du Mali, avait aussi demandé solennellement au peuple malien de se tenir débout et prêt à agir lorsque la terre africaine de Guinée avait été victime de l’agression portugaise du 22 novembre 1970. Heureusement que l’armée guinéenne et son commandant en chef ont mis hors d’état de nuire la horde de mercenaires et les suppôts de l’impérialisme.
Aujourd’hui, cette armée guinéenne qui a soutenu le combat pour l’indépendance de plusieurs pays africains, assure une présence active au sein de la Minusma dans la dangereuse zone de Kidal au Nord du Mali. C’est dire que la fraternité guinéo-malienne face à toutes épreuves résistera au temps, et la Guinée sera toujours aux côtés du Mali.

C’est dans cet esprit des pères de l’indépendance que se sont inscrits les organisateurs et acteurs des travaux de délimitation de la frontière entre les deux pays dans l’intérêt du bon voisinage qui ne cessera jamais d’exister entre la patrie guinéenne et malienne.

C’est dans le même esprit fraternel d’ouverture total, avec la même objectivité et la confiance réciproque, que les deux délégations ont terminé leur travail dans la capitale malienne, ce 20 août.
Un clou final auréolé d’une forte mobilisation des artistes maliens qui n’ont pas manqué de magnifier les actions salvatrices et le grand talent diplomatique avec lequel le ministre guinéen de l’Administration du territoire, le général Bouréma Condé, a contribué à cette belle réussite.

 

Ibrahima Diallo,

journaliste et écrivain