En marge de la visite officielle à Paris, le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló a indiqué sur RFI que l’ancien président guinéen Alpha Condé s’était fait beaucoup d’ennemis.
« Je suis un démocrate, bien que Alpha Condé et moi, on ne s’aime pas, je ne peux pas soutenir un putsch. Il n’y a pas un putsch nécessaire, bien que Alpha avait déjà 83 ans, la manière dont il a conduit le pays, la division ethnique qu’il a fait en Guinée, ça ne peut pas me donner le plaisir de soutenir un putsch. Moi, j’ai ôté mon uniforme militaire de général au camp pour devenir civil. Le putsch est démodé. Doumbouya, on a parlé même avant-hier. Aujourd’hui, c’est un chef de l’État tout comme Goita [président du Mali]. On ne peut pas légitimer un coup d’État, Conakry est aujourd’hui exclur de la CEDEAO. J’ai parlé avec mon jeune-frère Doumbouya, je dois me rendre même à Conakry incessamment. Le président de la Sierra Léone était là-bas. Nous sommes des voisins. Des fois, il ne faut pas juger la réaction mais la provocation, c’est ce que nous disons dans l’armée. Le président Alpha, son âge aussi n’a pas joué en sa faveur ainsi qu’à son tempérament. Il s’était trop fait d’ennemis », a martelé le Bissau-guinéen.
Parlant des dirigeants prêts à accueillir Alpha Condé, Embalò cite les présidents congolais et turc.
« C’est un ami [Denis Sassou-Nguesso] de longue date d’Alpha Condé. Il a dit qu’il est prêt à l’accueillir. Il ne connaissait pas Doumbouya. Le président Erdogan m’avait dit qu’il était prêt à accueillir Alpha Condé parce qu’il avait son médecin en Turquie. (…). J’ai cherché le numéro du colonel [Mamadi Doumbouya] pour lui dire : “mon frère, il faut tenir en considération l’âge de Alpha Condé”. Maintenant, où sera-t-il amené ? Ça c’est à lui et aux nouvelles autorités guinéennes d’en décider. Le président Sassou-Nguesso, je ne l’ai jamais vu aussi triste que le jour où le président Alpha Condé a été déchu de son pouvoir », confie-t-il.