En fin de semaine dernière, le président Alpha Condé a mis en place un nouveau gouvernement, qui sera dirigé par le premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana. Parmi les promus, figure Djénabou Dramé, qui occupera désormais les fonctions de ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, du Travail et de l’Emploi. Dans un entretien accordé à un groupe de journaliste dont un reporter de Reveilguinee.info, ce lundi 22 mars 2020, à son domicile privé, celle qui remplace le ministre Lansana Komara, aussi nommé secrétaire général du Gouvernement, a bien voulu se prêter à nos questions.
Interpellée sur sa nomination, la désormais ancienne DAAF du Ministère de la Santé a témoigné de sa gratitude à l’endroit du Chef de l’Etat et son Premier ministre pour l’honneur et la confiance placés en elle, afin d’assumer cette haute fonction régalienne.
« C’est d’abord le lieu de remercier le président de la République, le Pr Alpha Condé, qui a bien voulu accepter sur la proposition du premier ministre, chef du Gouvernement, Ibrahima Kassory Fofana, ma nomination à la tête du ministère de l’Enseignement Technique. Cette nomination, c’est pour toute la jeunesse du pays. C’est un défi qui est lancé à cette jeunesse, parce que vous n’êtes pas sans savoir que, quand le Pr Alpha Condé a eu son premier mandat, il l’a dédié aux femmes et aux jeunes. Chose promise, chose faite. Donc, moi je pense que cette nomination est pour nous tous (…) Ce défi, je pense qu’avec le soutien de tout un chacun, on pourra bien le relever », entame-t-elle.
Diplômée des Sciences économiques et gestion, Djénabou Dramé est un pur produit de l’université général Lansana Conté de Sonfonia où elle décroche son Master 1 en économie-finances en 2010. En 2014, la jeune Dame dépose sa valise en France pour une formation spécialisée. Une expérience de plus pour qu’elle devienne plus tard consultante en comptabilité au sein LSA à Paris. La même année, elle se voit nommée aux fonctions de Directrice des Affaires Administratives et Financières (DAAF) du Ministère de l’Agriculture, dirigé en ce moment par Naby Youssouf Kiridi Bangoura. Une aubaine pour elle d’intégrer la sphère financière du pays.
« Depuis le premier mandat de Pr Alpha Condé, quand vous prenez l’administration guinéenne, vous constaterez que l’administration aujourd’hui, s’est beaucoup rajeunie. Avant, personne n’osait parler. D’abord, le poste de DAAF, on disait non les jeunes n’ont pas d’expériences, il faut beaucoup d’expériences, pour pouvoir gérer l’administration financière, mais écoutez, lui il a cru en nous. Aujourd’hui partez dans les ministères, la plus part de ses postes sont occupés par les jeunes, dont je faisais d’ailleurs partie. Donc, je ne dis pas que le travail est terminé, mais je dirais plutôt qu’il a beaucoup fait et il continue à le faire. Pour qu’il continue à le faire, il faut qu’on mérite la confiance qu’il a portée en nous », raconte-t-elle à nos micros.
En 2018, Djénabou Dramé est affectée au ministère de la Santé dans les mêmes fonctions. La nouvelle patronne du département de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, du Travail et de l’Emploi pense qu’avec la jeunesse, tout est possible.
« Puisqu’on a une ouverture, on a un bon sens. Cette jeunesse qu’on est tous, on a un avenir. En ce qui concerne ma personne, je suis très sociale. La chose la plus importante que j’ai apprise dans une société, c’est le social. Après le reste vient. Même dans le travail, il nous faut cela, on a besoin de ça. Il faut être social pour pouvoir imposer sa personnalité », assure notre interlocutrice.
La nomination de Djénabou a suscité des réactions. Beaucoup se sont demandés comment est-il possible que celle qui a obtenu son Master 1 en 2010, puisse être ministre de la République en 2020, soit 10 ans après.
« Chacun a sa façon de voir les choses, chacun a sa façon d’analyser. Moi je ne dis pas que c’est un miracle, je pense que dans la vie, il faut croire en ce que tu fais, il faut aimer ce que tu fais, il faut être sincère dans ce que tu fais. Et c’est ce qui paye. Une raison de plus, le président de la République et son Premier ministre, ont cru en nous. Pourquoi pas nous les jeunes ? Pourquoi on n’est pas capable de croire en nous-même ? Vous voulez que quelqu’un d’autre le fasse à notre place ? Pour moi dix ans déjà, ça fait beaucoup d’années. Quand on enlève dix ans dans la vie d’un être humain, ce n’est pas 10 jours. Et quand on fait 10 ans d’expériences accumulées, je pense que ce n’est pas dix jours ça », répond-t-elle à ses détracteurs.
En ce qui concerne sa mission, la nouvelle promue n’a toujours pas reçu sa feuille de route. Elle dit attendre le Premier ministre qui doit lui en notifier dès après son installation. Tout de même, elle promet d’être à la hauteur des attentes.