Ils étaient venus sous l’applaudissement d’une bonne partie de l’opinion publique. En sauveur, notamment pour l’UFDG qui, à leur arrivée, était condamnée à courber l’échine devant un pouvoir d’alors qui avait fini par disposer d’elle par la force des répressions.

 

Cette vague d’expression frénétique de l’enthousiasme sans limite avec l’espoir de tourner la page d’un régime qui avait pris l’allure de l’autoritarisme sur fond d’arrogance et de mépris, est désormais un mauvais souvenir pour certains.

Mais, ça a tout l’air, que Les militaires semblent en avoir cure. Ils ne sont même pas certains que leurs actions ne font plus florès, malgré le déni de l’existant en vue de caricaturer davantage le pouvoir déchu. C’est le cas par exemple de cette affirmation qui soutient sans grand discernement que le régime d’alpha Condé, a, à son actif moins d’une centaine de routes bitumées et que le leur, en six mois pratiquement d’activités, a pu réaliser le double. Plus de deux cent kilomètres. Sachant qu’aucun projet routier, dans sa conception et dans sa mise en œuvre ne peut être réalisé pendant cet intervalle de temps.

 

Quelle monstruosité

Hormis le combat contre le vol à ciel ouvert dans une administration qui était devenue impunément une caverne à brigands, les mêmes maux qui ont la peau dure, presque refont surface.

Les autorités ignorent l’existence des partis politiques, les plus représentatifs dans le pays pour décider à leur place.

 

Le chronogramme est ainsi adopté et « promulgué ». L’interdiction des manifestations est aussitôt décrétée en vue de contrer les mouvements de protestations, mettant en cause tout espoir de dialogue.

A cette allure, le rapport de force est inévitable. La confrontation, hélas, semble être en effet l’ultime alternative.

Face à un pouvoir qui est sans état d’âme pour dérouler son agenda, l’unité de la classe politique est alors indispensable pour avoir des victoires. Ce qui est difficile à envisager dans le contexte guinéen.

 

Le rapprochement entre l’UFDG et le RPG, des formations politiques qui s’étaient vouées des inimités dans un passé très récent et dont les plaies sont encore béantes, risquent d’en faire les frais auprès de leurs militants. Un éventuel émiettement de potentiels contradicteurs fera les affaires du CNRD.

Sauf qu’au-delà des politiques, la sonnette des frustrations trouve une résonance dans l’opinion apolitique.

Les actions tout azimut menées parfois avec fioriture et déficit de méthode par une junte qui donne la prétention de tout régler en si peu de temps, peuvent s’avérer dangereuses en cas de manifestations.

Mais rien n’est encore tard, car la remise en cause est possible, avec de nouvelles planifications qui intègrent les inquiétudes, pour éviter au CNRD de prendre un gros bide et à la transition de prendre un coup fatal.

 

Mognouma