Loin de souffler dans la même trompette que les prisonniers de la CRIEF ainsi que leurs soutiens et avocats, qui reprennent à leur compte ce sempiternel slogan qui consiste à faire croire à l’opinion que la justice est sous ordre, donc au service de l’exécutif.

D’ailleurs, ceux qui le disent aujourd’hui plus haut et plus fort, ont été accusés de la même chose, à cause des mêmes pratiques qui ont existé, hélas, à leur temps, pendant qu’ils étaient aux commandes de l’Etat.

En réalité, le temps passe, les régimes se succèdent, les pratiques se perpétuent. On veut faire la même chose, perpétuer les mêmes pratiques, pour prétendre avoir un résultat meilleur. Impossible !

Par-dessus-tout, cette juridiction spéciale inquiète. Sa démarche rassure peu. Elle rend plutôt inquiets des observateurs qui subodorent une obsession d’envoyer tout le monde en prison, notamment le gotha du régime déchu et des opposants mieux cotés.

La prison est devenue le principe à la CRIEF, celle qui devait être par contre une exception.

Hier, mercredi 28 Avril, les anciens Présidents de l’assemblée nationale et de la CENI, Amadou Damaro Camara et Lounceni Camara ont nuitamment été embarqués pour la maison centrale, à l’issue d’un interrogatoire qui a duré jusqu’après minuit.

A cette allure, l’Etat pourrait amener à réquisitionner des endroits pour les transformer en centres pénitentiaires.

Des citoyens redoutent un dévoiement de la volonté de lutter contre la corruption, à cause d’un éventuel débordement perceptible.

Les magistrats de la CRIEF, entre autres invités par le chef de l’Etat à plus de professionnalisme, se devaient alors d’entendre et de comprendre ces interpellations et récriminations, qui ne sont nullement insensées, à défaut d’aggraver la crise de confiance avec les citoyens.

Ce qui peut être dommageable à ce noble combat engagé contre des ripoux qui ont tari les caisses de l’Etat.

 

Mognouma