Décidément le débat autour d’une éventuelle augmentation du prix du carburant en Guinée par le gouvernement a été au coeur des sorties des politiques, cette semaine depuis le passage de l’ancien ministre de l’économie et président du PADES, Dr Ousmane Kaba Chez nos confrères de FIMFM.

Le gouvernement n’a jamais subventionné le carburant, disait-il, une sortie qui n’a pas plu du côté du gouvernement, qui a mobilisé l’ensemble des ministres pour démentir le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 18 octobre dernier sans forcément pour autant convaincre, après la tribune du porte-parole du gouvernement Tibou Camara et celui du ministre des hydrocarbures Zakaria koulibaly.

 

Le président du parti UFDG El Hadj Cellou Dalein Diallo, semble clore le débat au sujet de l’opportunité d’augmentation du prix du carburant à la pompe.

Sur la base des chiffres actuels de la structure des prix du carburant en Guinée, l’économiste El Hadj Cellou Dalein Diallo, a soutenu que le problème de carburant, c’est que l’Etat avait budgétisé beaucoup plus de prélèvement.

Il l’a savoir, ce Samedi 29 Mai  202, lors de l’assemblée générale virtuelle de son parti.

 

« Aujourd’hui, le litre du carburant que vous achetez à la pompe est de 9 mille GNF. Il y a un prix de revient, des prélèvements de l’Etat qu’on appelle impôts et taxes. Le prix de revient du litre d’essence à la pompe, après avoir pris en compte l’ensemble des charges, la rémunération des acteurs qui interviennent depuis l’importation jusqu’au transport, au stockage, le prix de revient à la pompe est de 6.634 GNF. Ce prix se décompose comme suit : le fournisseur étranger qui facture en dollars, l’équivalent en franc guinéen de sa facture c’est 5128 fg par litre. Les frais de passage à la société guinéenne de pétrole, chaque litre paye 100 fg. Pour la péréquation transport qui est mise en place pour payer le transport sur l’ensemble du pays, pour chaque litre, on prélève 550 fg pour assurer le transport du carburant sur l’ensemble du territoire. Pour les grandes compagnies qui importent le carburant, elles ont une rémunération de leur implication dans le processus. Sur chaque litre, on leur paye 555 fg. Du côté des distributeurs (propriétaire de station), ils reçoivent 300 fg par litre. Ce qui fait un total de 6.634. Ainsi, le total de prélèvement de l’Etat et de ses démembrements c’est 2366 fg qui se décompose comme suit : le droit et taxe divers 2330 fg, c’est à dire 1643 plus 687 de droit de douane. Mais à cela vous ajoutez 2 montants prélevés par l’Etat, l’Office national des pétroles, nous payons 20 fg par litre. Vous avez aussi le projet de délocalisation du dépôt, sur chaque litre chacun de nous paye 17 fg. Donc l’ensemble des prélèvements opérés par l’Etat représente 2366 fg. Le problème c’est que l’Etat avait budgétisé beaucoup plus de prélèvement. Et comme la monnaie s’est dépréciée, le prix du carburant est monté sur le marché international, le prix qui devait revenir à moins de 4000 fg est à 5128. Alors, le facteur d’ajustement c’est la taxe qui s’est réduite, à chaque fois que vous achetez un litre de carburant, sachez que vous payez pour l’Etat 2366 fg, soit 26% du prix à la pompe…l’Etat ne subventionne pas. Donc lorsqu’il assure qu’il subventionne le carburant, on se demande avec quelle sorcellerie. Pour le moment ce n’est pas l’Etat qui nous aide à supporter », a-t-il expliqué. 

Mohamed  Camara