Le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara s’est exprimé sur les menaces de la CEDEAO, contre les putschistes au pouvoir au Niger. C’était à l’occasion d’un point de presse tenu quelques heures après le sommet extraordinaire de l’institution sous-régionale qui a décidé d’ailleurs d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel si les négociations diplomatiques échouent, rapporte Laguinee.info à travers une de ses reporters.

« Nous avons demandé que le president Bazoum soit libéré immédiatement et sans condition. Et nous avons aussi demandé que le président Bazoum soit rétabli dans ses fonctions de président de la République du Niger, afin de s’occuper de la gestion de son pays comme cela lui a été confié par le peuple nigérien », a expliqué le président ivoirien, qui a lui-même décidé de déployer son armée au Niger.

Une fois que cela est fait, d’après ADO, les chefs d’Etat de la CEDEAO demanderont au président Bazoum de faire preuve de clémence en vue du renforcement de la réconciliation et de la démocratie.

« Nous avons affirmé aussi que les putschistes seront pris pour responsables, de tout ce qui pourrait arriver au président Bazoum, à son épouse, aux membres de sa famille. Toutes les personnes détenues, les putschistes seront entièrement responsables des sanctions imposées au Niger. (…). Nous souffrons de voir les peuples frères du Niger, soumis à des sanctions, fermeture de banques, commerce interrompu, diminution des fournitures d’électricité. Mais nous tenons à dire que cela est la faute des putschistes, donc je demande personnellement et les chefs d’Etats l’on dit, nous demandons aux putschistes de mettre fin à la souffrance du peuple nigérien. Cela fait plus d’une semaine que ce pauvre peuple n’a pas d’électricité dans la plupart des régions, la nourriture commence à manquer, la famine pourrait s’installer dans le pays », a invité le chef d’État ivoirien.

La CEDEAO a fait sa part en dépêchant à Niamey, plusieurs émissaires notamment le président Abdoul Salam Aboubacar et le sultant de Sokoto. Cependant, ces émissaires n’ont pas été reçus par le chef de la junte et les putschistes, a exprimé ADO.

« Cela est contraire à nos traditions africaines et constituent un manque de respect pour ces hautes personnalités, ce qui n’est pas acceptable. La CEDEAO en fonction de toutes les informations que nous avons obtenues, a constaté un manque de volonté de la part des putschistes de rendre le pouvoir au président démocratiquement élu. La Cédéao a décidé d’activer les forces en attente et de déployer cette force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Les chefs d’Etat ont marqué un accord pour le déploiement des troupes. La Côte d’Ivoire fournira un bataillon et a pris toutes les dispositions financières. L’opération doit durer 3 mois », a-t-il conclu.

Sirani Diabaté