Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, la direction générale de l’électricité de Guinée (EDG), compte accentuer la communication auprès des populations pour éviter la circulation des fausses rumeurs dans les quartiers. Pour arriver à sa fin, les responsables de l’EDG comptent s’appuyer sur les médias pour relayer des bonnes informations.

Après la première conférence de presse organisée par la direction générale, le début de semaine pour expliquer les raisons des délestages, des coupures intempestives et les réformes menées par la nouvelle équipe dirigeante.

Ce samedi 15 avril 2023, c’était le directeur général adjoint chargé de la planification et amélioration, Abdoulaye Koné, entourés du directeur commercial Mamady Magassouba et le patron du département de la communication, Naby Camara, étaient face à la presse pour une nouvelle communication, axée sur la « facturation, abonnement, branchement et paiements des factures.»

Au cours de cette conférence de presse, plusieurs questions ont été élucidées par le Directeur Général Adjoint et ses confrères. Abdoulaye Koné a rappelé le devoir de son entreprise à l’endroit des citoyens guinéens.

« Pour y arriver, des efforts sont menés à plusieurs niveaux aussi bien par l’entreprise que par le gouvernement. Au sein de l’EDG nous avons procédé à des innovations, nous avons également décentralisé et modernisé les services de commercialisation. À l’heure actuelle, la société dispose de 4 agences commerciales au niveau régional et 7 à Conakry. Le gouvernement, à son tour, nous a dotés de 50 pick-up neufs. Aujourd’hui, notre parc clients s’élève à 680 mille abonnés pour un chiffre d’affaires de 125 milliards de francs par mois. Et malgré nos efforts, on ne couvre que 110 milliards par mois. Des dispositions sont prises, pour améliorer les services abonnement, branchement, facturation et paiement qui relèvent de la Direction commercialisation. Ils sont suffisamment outillés et modernisés pour mettre le client à l’aise », a-t-il fait savoir, le DGA de l’EDG, avant de revenir sur la question de délestage dans le grand Conakry.

« Il n’y a plus de délestage dans le grand Conakry. Il peut y avoir des coupures liées à des travaux sur le réseau ou des incidents comme le cas qui est arrivé en mars dernier à la centrale de Kaloum où une cellule exploitée par la société CWE, a provoqué la perte de 120 MW. Pour pallier la perte, les groupes thermiques ont pris le relais, malgré le niveau de consommation en carburant. Je précise que depuis le mois de novembre, le bateau turc n’a jamais été utilisé dans le réseau électrique jusqu’à son départ. Ce qui veut dire, qu’il n’y a jamais eu de délestage sur le réseau. Et il n’y en aura pas à ce rythme. Depuis l’entrée en fonction du complexe Kaléta-Souapiti, nous avons le courant qu’il faut pour alimenter le réseau. Maintenant si le courant est disponible, notre souci est au niveau de la commercialisation. Les gens ne paient pas les factures. Nous avons pensé à des solutions innovantes comme la digitalisation du paiement des factures. Vous ne vous déplacez plus pour cela. Vous utilisez simplement votre compte Orange money ou les autres paiement électroniques à votre portée. Et nous encourageons nos abonnés à aller vers le pré-payé qui coûte moins cher et très facile à utiliser, comme c’est le cas de la téléphonie mobile. A Siguiri, Kamsar et Kolabounyi, c’est le choix de nos clients », a-t-il déclaré.

Monsieur Koné a toute fois déploré l’attitude de certains clients de l’EDG qui refusent de payer leurs factures.

« Sur les 680 000 clients, on a un chiffre d’affaires de 125 milliards de francs guinéens. Mais tenez-vous-en, les 90% de nos clients domestiques ne se déplacent pas pour payer leurs factures à EDG. Sur 100, seulement 20 viennent payer librement leurs factures à l’EDG. Les 80 abonnés restants, c’est des problèmes. Actuellement, EDG vit grâce à nos clients de moyenne tension qui ne représentent pas 1% mais qui pèsent 46% de notre chiffre d’affaires. Ces clients sont essentiellement des industriels et sont au nombre de 471. Ce sont eux qui font fonctionner EDG, car leur paiement de facture est d’environ 41 % », a-t-il souligné.

À en croire le DGA de l’EDG, le tarif domestique de l’électricité est trois fois moins cher en Guinée que dans les pays frontaliers.

« Au Mali, au Sénégal et en Côte D’ivoire, le prix du kwh domestique, c’est l’équivalent de 1100 fg contre 387 francs guinéens chez nous. Ce n’est pas comparable. et c’est l’Etat qui paie la différence pour ses populations. Pourtant, nous prenons le carburant au même endroit. Pourtant en Côte d’Ivoire, vous avez 95% de clients domestiques qui viennent payer leurs factures et un mois après la facturation, ils paient 100%. A la différence avec nous, ils contrôlent la consommation mais on ne le fait pas et on ne paie pas ce que nous consommons. Les clients basse tension, qui sont de très loin les plus nombreux, ne paient presque rien à l’entreprise. C’est ce que nous voulons changer avec votre implication. Le courant a un coup. Le courant coûte à l’Etat très cher. C’est lui qui prend la différence »,a-t-il mentionné Abdoulaye Koné.

D’après lui, la commune de Kaloum a plus de 4126 abonnés sur le réseau de l’EDG, seulement 1333 clients s’acquittent normalement.

« A Kaloum, selon nos statistiques récentes, sur 13 099 consommateurs, il y a 4 126 abonnés et seuls 1 333 clients payaient leurs factures. Ce qui est incroyable », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, Abdoulaye Koné a évoqué le cas du bateau énergétique turc, à en croire le départ du bateau n’a rien avoir avec la situation actuelle. Il affirme que le bateau n’était plus utilisé par l’EDG depuis le mois de novembre dernier. Il a imputé les coupures intempestives actuelles aux nombreux travaux en cours sur le réseau de l’EDG. Selon toujours le DGA, l’électricité de Guinée possède 3330 transformateurs sur toute l’étendue du territoire national.

 

Mohamed Camara 

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