Absent de la Guinée depuis plusieurs mois, le président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Mamadou Cellou Dalein Diallo continue à crier au complot orchestré par la junte militaire guinéenne contre lui pour l’éliminer politiquement.

C’est ce qui ressort de son interview accordée par nos confrères du journal panafricain, Jeune Afrique. L’ancien premier ministre revient sur le jour où il a été expulsé à sa résidence privée du côté de Dixinn.

« C’était le 28 février 2022. Ce jour-là, le chef d’état-major des armées, le colonel Sidiba Koulibaly, et le haut commandant de la gendarmerie, Balla Samoura, sont venus pour me faire sortir de ma maison. Ils étaient accompagnés de trente Bérets rouges armés jusqu’aux dents ! Heureusement, j’étais déjà parti. J’avais laissé les clés à quelqu’un, et l’huissier n’a pu que constater que j’avais quitté les lieux », a-t-il entamé le leader de l’union des forces démocratiques de Guinée dans les colonnes du JA

Avant de revenir sur l’origine principale de l’acquisition de cette maison, pendant le régime du général Lansana Conté. Pour lui, il ne voulait pas quitter à sa cette maison mais s’il ne quittait pas, il aurait pu laisser sa vie. « J’ai alors fait courir le bruit que je ne partirais pas, même si je devais y laisser la vie », a-t-il signalé Cellou Dalein Diallo.

 

Poursuivit-il, il révèle sa conversation téléphonique avec Sidya Touré, qui avait eu le même souci que lui. « La veille (du 28 février), dans la nuit, j’avais pris soin de sortir tout ce qui m’était précieux. Le salon, la salle à manger et la cuisine en revanche sont restés en l’état. C’était ma maison, j’y habitais avec ma famille depuis 1996. Mes enfants y ont grandi et nous y avons de nombreux souvenirs. Quand nous sommes partis, certains dans le quartier ont pleuré : mon épouse était très aimée. J’ai aussi demandé aux responsables de mon parti, I’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) de dissuader toute mobilisation de militants. Je ne voulais pas que l’on dise que je me servais d’eux pour me soustraire à la justice », a-t-il indiqué

 

Selon lui, après avoir subi toutes les formes d’injustices pendant le régime déchu, il ne s’entendait pas avoir été victime de la même chose. « Moussa Dadis Camara et Alpha Condé avaient eux aussi tenté de m’exproprier, mais ils avaient été obligés de reconnaître mes droits devant les preuves que j’avais apportées. Face à Mamadi Doumbouya, je n’ai pas obtenu gain de cause. La maison a été rasée avant même que la justice ne rende sa nouvelle décision. À la place, ils ont construit une école. Elle a été inaugurée en grande pompe en octobre 2022 », a-t-il déploré.

 

Par ailleurs, il se demande pourquoi tant d’hostilité à mon égard ? Après avoir été l’avocat de la junte à l’international, quelques mois après la prise du pouvoir par le CNRD. « J’ai échangé avec tous les chefs d’État de la sous-région, y compris avec Nana Akufo-Addo, qui était l’époque le président en exercice de la Cedeao, pour leur demander de ne pas sanctionner mon pays. J’ai plaidé en faveur de la Guinée jusqu’à Bruxelles et aux Nations unies pour leur demander d’aider la junte. Je me suis comporté en partenaire, parce que Mamadi Doumbouya avait un discours rassurant. Il affirmait vouloir mettre fin aux dysfonctionnements des institutions, à l’instrumentalisation de la justice, au piétinement des droits et des libertés des citoyens », a-t-il lancé l’ancien premier ministre.

Il regrette d’avoir été une victime collatérale de la junte, après avoir leur défendu à cor et à cri contre les sanctions internationales. À en croire, cela n’a pas empêché, les militaires au pouvoir d’ouvrir les procédures judiciaires à son encontre dans le dossier épineux Air Guinée.

« Pourtant, c’est le ministère de l’Économie et des Finances qui avait la main sur ce dossier : J’aurais été ravi de répondre à la justice guinéenne, mais il aurait fallu pour cela qu’elle soit indépendante. Tout est fait pour m’éliminer politiquement, parce que j’ai toutes les chances de remporter la présidentielle qui doit mettre un terme à la transition »,a-t-il fustigé le président de l’UFDG

 

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