Jusqu’où pourra s’étendre l’influence jihadiste en Afrique de l’Ouest ? Un nouveau rapport de l’Institut français des relations internationales (Ifri) tente de répondre à cette question. Le chercheur Mathieu Pellerin y décrit la progression des jihadistes vers les États côtiers, Bénin, Côte d’Ivoire, Togo ou encore Ghana. Une extension favorisée d’abord par des facteurs socio-économiques. La Guinée qui est jusque-là épargnée serait aussi parmi les cibles. C’est du moins ce que révèle ce rapport cité par Radio France Internationale (RFI).
Une progression inexorable ?
Depuis 2012, la progression jihadiste paraît inexorable en Afrique de l’Ouest écrit le rapport. Les groupes armés ont étendu leur influence et leurs actions vers le Sud : on le voit au Mali, au Burkina ou au Niger.
Or, selon Mathieu Pellerin, les pays côtiers, Côte d’Ivoire bien sûr, mais aussi Bénin, Togo ou encore Ghana, sont aussi dans le viseur. Le nord ivoirien subit de plus en plus d’attaques, lancées depuis le Burkina. Le Bénin, d’abord source d’approvisionnement, se trouve face à une pression accrue, avec des opérations armées, des prêches dans les villages, du recrutement… Le Togo est lui aussi passé du statut de zone logistique à celui de théâtre d’opération.
Enfin, en Guinée et au Ghana, même si la présence de jihadistes n’y est pas encore avérée, des cellules seraient installées près de leurs frontières et du recrutement existe.
« Contagion » communautaire
Cette « contagion » comme l’écrit le rapport, est principalement communautaire. Les populations fragilisées, victimes d’injustice, de violence, au premier rang desquels les éleveurs qui font transiter leurs animaux, représentent un « terreau fertile ». Leur stigmatisation et leurs difficultés économiques en font des cibles privilégiées, même si les recruteurs s’intéressent aussi aux groupes d’auto-défense et aux criminels.
Le rapport souligne les efforts des États côtiers en termes de sécurité, de coopération, de maillage local. Mais selon l’enquête, les gouvernements doivent absolument combattre les fractures socio-économiques, pauvreté, et la stigmatisation s’ils veulent enrayer la percée jihadiste.
Avec RFI