Dans une lettre que le Ministère des Mines et de la Géologie a adressée au Directeur Général de l’entreprise Ciments d’Afrique CIMAF), Ayoub Arrad, pour réclamer un « don » de 2 millions de dollars USD. En réponse, le patron de ladite société se serait engagé de s’en acquitter auprès de l’administration minière.

Ceci en violation flagrante de l’article 154 du code minier guinéen qui stipule : “il est interdit à toute société active ou intéressée au secteur minier guinéen, ou à tout fonctionnaire, directeur, employé, représentant ou sous-traitant d’une telle société, ou à tout actionnaire de celle-ci agissant au nom d’une telle société, sous peine de poursuite, de proposer des offres, promesses, dons, présents ou avantages quelconques à : un fonctionnaire, un officiel du gouvernement Guinéen ou à un élu afin d’influencer une décision ou un acte pris, dans le cadre de l’exercice de fonctions relatives au secteur minier…”

Sans scrupules et sans gêne, un haut fonctionnaire mendie des supposés dons à une entreprise minière, subordonnant l’exercice du devoir de service public au paiement de ce pot de vin. Ce courrier traduit une fois de plus la volonté d’enrichissement de cadres véreux au nom et sous le couvert de l’Etat.

On comprend aisément que la refondation de l’Etat tant criée sous tous les toits n’est que chimère.

En lieu et place, nous assistons à une course à l’enrichissement illicite effréné au grand dam des populations guinéennes qui peinent à s’offrir un repas par jour.

Par ailleurs, l’article 5 de la loi L/2017/041/AN du 04 juillet 2017 portant prévention, détection et répression de la corruption et des infractions assimilées stipule : “le fait par un agent public de solliciter un cadeau ou un article de valeur, quel qu’en soit le montant ou la nature, est assimilé à la corruption”.

Sans occulter les articles 771 et suivants du code pénal, 90 de la loi portant prévention, détection et répression de la corruption et des infractions assimilées.

Sans aucun doute, sous le CNRD, la corruption érigée en mode de gouvernance et d’enrichissement de parvenus, ternit l’image de notre État et aggrave la misère du peuple de Guinée.

Tout ceci n’est que l’arbre qui cache la forêt, la surface visible de l’iceberg, alors que la partie immergée donnerait le vertige.

La rectification institutionnelle a accouché d’une souris et la Guinée, pays de tous les paradoxes, se noie dans les atermoiements d’une junte en perdition.

Sekou KOUNDOUNO
Responsable des stratégies et planification du FNDC