Guillaume Soro vit en exil quelque part en Europe depuis environ deux années. L’ancien chef rebelle est allé tellement loin dans la fronde contre son mentor Alassane Ouattara, que son retour en Côte d’Ivoire s’analyse en une équation à plusieurs inconnues.

« Il faudrait un acte de contrition de la part de Guillaume Soro »

Guillaume Soro a été prié de quitter le tabouret de l’Assemblée nationale pour avoir refusé d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara. Les hostilités, jusque-là latentes, se sont alors ouvertes entre l’ancien Président du Parlement ivoirien et le Président de la République. Chacun y allant de sa force et des moyens dont il dispose. À la suite de son retour manqué à Abidjan, le 23 décembre 2019, Soro Kigbafori Guillaume s’est retranché dans un premier temps en France.

Mais ses virulentes sorties contre le pouvoir ivoirien et son appel au soulèvement lancé à l’armée ivoirienne lors de la désobéissance civile de l’opposition, ont poussé Emmanuel Macron à déclarer l’ancien patron des ex-Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) persona non grata dans l’Hexagone. Ses Crushs party, conférences de presse et autres publications sur les réseaux sociaux ont été très virulents contre le pouvoir d’Abidjan.

La justice ivoirienne a par ailleurs infligé une double condamnation (prison à perpétuité et 20 ans de prison) au président de Générations et peuples solidaires (GPS). C’est dans cette atmosphère que certains proches des deux personnalités évoquent de bons offices en vue de réconcilier Alassane Ouattara et Soro Guillaume. Alors que le Premier ministre Patrick Achi annonce la reprise du dialogue politique entre les acteurs politiques ivoiriens, il se murmure dans les couloirs du palais présidentiel d’Abidjan que l’ancien député de Ferkessédougou devra préalablement sacrifier à certaines exigences.

« C’est de la petite politique que d’exiger [son] retour. Il a été jugé et condamné. Pour qu’il revienne sans être rattrapé par la justice, il faudrait une loi d’amnistie ou un acte politique posé par le président, et lui seul peut en décider », a confié un proche du Président Alassane Ouattara à Jeune Afrique. Avant d’ajouter : « Il faudrait de la part de Guillaume Soro un acte de contrition. Qu’il reconnaisse qu’il est allé trop loin. Lui qui a été un collaborateur, un jeune frère, voir un « fils » du président de la République doit entreprendre au moins quelques démarches pour lui donner des raisons de faire un geste. » Reste à savoir si Soro Kigbafori Guillaume empruntera cette voie que lui conseille cette voix.

Afrique sur 7