« C’est un monsieur indolent, au regard innocent et à la démarche nonchalante, qui a pourtant un bon parcours, et qui a du mal à combler les nombreuses attentes », telle est la description, loin d’une caricature, faite du Premier Ministre, Mohamed Béavogui, dans l’opinion.
Vraisemblablement, on est loin, très loin d’ailleurs de l’immense espoir suscité par cet homme après sa nomination. C’est du moins le sentiment qui anime ceux qui l’ont acclamé, et qui ont ainsi aidé les lobbys à convaincre la junte de nommer leur protégé.
Le Premier Ministre, plutôt le Premier des ministres a du mal à s’affranchir de ses expériences de fonctionnaire international au bénéfice d’une bonne gestion de l’administration publique.
Mohamed Béavogui devrait en souffrir. Son leadership mis à rude épreuve à cause de ses différents accrocs avec la junte, en est une preuve éloquente
Le clou a été enfoncé quand le CNRD va désavouer publiquement son PM, à la suite de la mission conduite par celui-ci auprès de la CEDEAO.
Le point d’achoppement a été le sujet concernant le CNT.
A propos, les militaires ont sèchement rappelé à leur premier des ministres, que c’est eux qui ont fait le coup d’État, ce sont constituent à cet effet l’organe central de prise de toutes les décisions de la transition.
Mohamed Béavogui devait pourtant savoir, que quand on a accepté le poste dont on a tant rêvé, sous un régime militaire, qu’il faut surtout rassurer ces vrais détenteurs du pouvoir, de par ta loyauté et de ta sincérité pour toutes les initiatives entreprises.
Toutefois, il faut aussi une dose d’intransigeance à certaines occasions.
La réaction de notre PM, qui sonne comme une défiance, suite à la décision de rebaptiser l’aéroport de Conakry, est perçue comme émotive et impromptue. Ce qui n’est pas de nature à rassurer ses collaborateurs du palais Mohamed 5.
« Béa s’est tue quand il devait réagir et a réagi quand il devait se taire. Sans doute, on fera le lien entre cette dernière sortie et sa propension à défendre la cause de l’association des victimes du camp Boiro où son oncle, Diallo Téli est décédé. Contrairement à ce qu’il a dit, c’est plutôt son attitude qui est dommageable à la réconciliation nationale », estime un analyste.
En effet, des observateurs plaignent le manque d’expérience administrative de la part d’un PM, dont ils reprochent une réaction inopportune. En faisant allusion à ses propos d’indignation, rapportés par des médias.
« Quand on est ministre et qu’on a le courage de ses convictions que tu estimes trahies, pour être cohérent, il faut démissionner », a conseillé un homme politique français. Mohamed Béavogui devait faire sien ce conseil à défaut de demeurer une potiche.
Mognouma