Ça bouillonne de partout. Ça va presque dans tous les sens.

Colonel Mamadi Doumbouya, sans ciller, ni barguigner, ne semble pas lâcher prise. Il est apparemment sans état d’âme contre l’impunité qui est devenue un mode de gouvernance en Guinée.

Cet engagement d’apparence salutaire, est cependant charcuté par un procès en illégitimité et en illégalité de la junte de la part d’une certaine opinion, non moins négligeable,

Et pourtant, c’est cette opinion qui a longtemps été complaisante avec les allures sans limite des militaires , mais qui pétarde, aujourd’hui, bruyamment, en se faisant passer pour des combattants contre les mauvaises pratiques . Au fil des actions, elle a fini par s’imposer de la retenue dans ses réactions qui avaient un ton revanchard et d’anéantissement de l’adversaire rédhibitoire à un destin présidentiel. On a donc compris que personne n’est à l’abri, et que tous sont autant vulnérables.

Le CNRD est sur tous les fronts. Il est aux trousses de tout le monde sans exception aucune. Tous les sujets de toutes les époques sont sur la table. De la lutte contre les prévaricateurs de l’Etat, du temps voisin à leur accession au pouvoir au temps très reculé. La recherche des coupables et de leurs complices pour des crimes sélectionnés.

Le premier constat, est que l’homme du palais Mohamed 5 est sans état d’âme. Il ne s’encombre pas d’amitiés ou de relations d’affinité, complaisantes qui peuvent faire barrage à son jusqu’auboutisme dans ses actions de lutte contre l’impunité et le détournement des derniers publics. En soi, c’est une vertu incontestablement appréciable. En tout cas, de la part des prédécesseurs de Mamadi Doumbouya, c’est l’absence d’une telle attitude qui a démoli toutes les actions similaires entreprises dans le pays ces derniers temps.

Depuis le Coup d’Etat, des cadres accusés de détournement sont destitués de leurs fonctions pour permettre certainement à la justice de faire son travail sans entrave. Une volonté exercée parfois avec fioriture, qui n’est pas sans risques d’abus et d’excès.

Sans doute, certaines précipitations, sont la résultante d’une notion de gouvernance mal assimilée à cause du complexe d’orgueil et de d’ignorance de ceux qui susurrent dans l’oreille du patron aux agissements émotifs.

Les plus avisés subodorent du dilatoire avec une junte qui n’a pas envie de partir, du moins de sitôt.

« Des actions dirigés contre tout le monde, pendant une transition, visent à apeurer tout le monde en les mettant sous cloche afin de rester le plus longtemps que voulu au pouvoir »soutiennent des observateurs.

Le dernier communiqué du procureur Général près la cour d’appel, qui vise à traduire en justice ce qui reste de la classe politique et de la société civile n’est pas insoupçonné de la volonté des autorités à se débarrasser de tous les acteurs gênants.

Bref, il y a bien débat sur le combat mené par les nouvelles autorités contre l’impunité et le détournement des derniers publics, en apparence et dans la réalité.

Par contre, et par-dessus tout, la volonté du colonel de tenir la dragée haute sur ce champs, dans ce domaine, est à saluer, bien qu’elle n’est à se débarrasser, non pas des aprioris, mais des réalités qui permettent de douter.

Mognouma Cissé