Il leur avait été donné jusqu’au 28 de ce mois pour libérer les lieux qu’ils occupent illégalement, selon le Patrimoine bâti public. Les deux citoyens, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont libéré les bâtiments de l’Etat, à Dixinn et à la Minière, dès le 27 février, emportant tout. Ceux qui pensaient que les deux sieurs allaient résister face à la loi et la puissance publique devraient déchanter. Tout comme ceux qui ont politisé cette affaire du reste purement banale et dans l’ordre des choses.

Par cette action, le CNRD a prouvé que son souci de récupérer le patrimoine bâti public ne saurait souffrir d’aucune entorse ou menace.

Il est tout de même étonnant de vouloir s’opposer, dans le tord il faut le dire, à la puissance publique en envoyant ses militants à la boucherie. Mais Mamadi Doumbouya n’est pas Alpha Condé. Et pendant ce temps, des loubards essayaient de semer le désordre sur le fameux axe Hamdallaye-Bambéto-Coza. Des délinquants vite maîtrisés par la gendarmerie.

Mais que cherche Cellou Dalein Diallo, le plus virulent des deux citoyens délogés ? L’homme est considéré comme le premier investisseur privé au Sénégal, sans compter les innombrables domaines qu’il possède tant à Conakry qu’à l’Intérieur du pays. Alors que diantre voulait-il prouver ? L’accession à la magistrature suprême passe par des chemins légaux connus et non par la subversion. Et pourtant, le colonel Mamadi Doumbouya a annoncé dès la prise du pouvoir le 5 septembre dernier que ni lui, ni les membres du CNRD ne seront candidats lors des prochaines élections. Elections, dont la date sera déterminée par le Conseil national de la transition (CNT). Il a également fait preuve de bonne foi en libérant tous les détenus politiques, en majorité membres de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. Mais apparemment cela n’a pas suffit au leader de l’UFDG qui rêvait de s’installer vite à Sékhoutouréyah dans les prochains mois. La maladie (diabète sévère) et son âge avancé le rendent manifestement impatient. Alors tant qu’à faire, créons un autre 28 septembre en espérant qu’un autre Toumba viendrait satisfaire ses caprices et sa boulimie du pouvoir. Mais le peuple de Guinée est désormais politiquement mûr et ne saurait succomber à la haine ethnique voulue et entretenue par le leader de l’UFDG. Non plus jamais ça, la Guinée revient de loin, peut-on entendre dans les rues de Conakry. Mamadi Doumbouya n’est peut-être pas un saint, loin s’en faut, mais il a depuis montré sa bonne volonté dans le redressement de ce pays longtemps pillé et torturé par les hauts cadres et autres anciens Premiers ministres.

De la lutte contre la corruption et la récupération des domaines publics, l’homme prouve qu’il est bien parti pour la refondation de l’Etat. Que faut-il demander de plus ? Faut-il plier aux desideratas de ces deux personnalités dont les noms évoquent désormais la méfiance et la suspicion ? Non évidemment !

Ce peuple qui a tant souffert rêve d’une nouvelle génération dont le parcours ne sera entaché d’aucun doute. Que faut-il dire alors de ceux qui se sont octroyés des domaines publics quand ils étaient en position de force dans la haute administration ? Ceci n’est pas normal. Ceci est inconcevable. Surtout quand votre nom revient sur tous les scandales financiers qu’a connus ce pays, de la vente d’Air Guinée, des rails, de Guinomar, du scanner au Port autonome de Conakry, j’en passe et des meilleurs. Pourquoi diable faut-il que le nom de Cellou Dalein Diallo revienne sur tous les aspects négatifs de la gestion de ce pays ? Est-ce la faute à Doumbouya et au CNRD s’il traine un passé sombre et nauséabond ?

Il faut souvent savoir raison garder et Cellou Dalein Diallo aurait intérêt à passer la main aujourd’hui. Il n’est tout de même pas la seule ressource humaine de son parti. Et ce parti aurait intérêt à se choisir un nouveau leader. Propre cette fois-ci. Car c’en est fini pour l’autre. Définitivement !

Naby Laye Moussa Sylla