Le roi Mohammed VI a aussi annoncé l’injection de près de 12 milliards de francs dans l’économie nationale pour la «relance économique post-crise».

Le roi du Maroc Mohammed VI a annoncé mercredi soir une généralisation de la couverture sociale «au profit de tous les Marocains» au cours des cinq prochaines années et la création d’un fonds de 11,8 milliards de francs pour relancer l’économie après la pandémie.

«Le moment est venu de lancer, au cours des cinq prochaines années, le processus de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains», a dit le roi dans son premier discours télévisé depuis l’apparition de la pandémie au Maroc, mi-mars. «Ce projet requiert une réforme rigoureuse des systèmes et programmes sociaux», a-t-il dit dans une allocution marquant le 21e anniversaire de son accession au trône.

Ce projet sera déployé à partir de janvier prochain en commençant par la «généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et des allocations familiales», et sera étendu à «la retraite et l’indemnité pour perte d’emploi», a-t-il ajouté. Selon lui, la crise liée à la pandémie a «mis en évidence un certain nombre d’insuffisances», notamment «la faiblesse des réseaux de protection sociale» pour «les franges de la population en situation de grande précarité» dans ce pays de 35 millions d’habitants.

Pire récession depuis 1996

Selon le Haut commissariat au plan (HCP), en charge des statistiques officielles, le revenu mensuel moyen a baissé de moitié pendant le confinement. Les plus touchés sont les plus pauvres et les travailleurs du secteur informel alors que seul le quart des personnes en âge de travailler ont pu bénéficier des aides publiques.

La mise en place d’un système d’aides sociales pour les plus démunis, sur la base d’un registre social unifié inspiré du modèle indien, est évoquée depuis 2013. Mais le projet a tardé pour des considérations politiques. Un projet de loi est en attente d’examen au Parlement. Dans son message, le monarque âgé de 56 ans a aussi annoncé l’injection de 120 milliards de dirhams (11,8 milliards de francs) dans l’économie nationale pour la «relance économique post-crise».

Le Maroc enregistre officiellement 22’213 cas de contamination au total, dont 334 décès, avec une hausse des contaminations depuis l’assouplissement des mesures sévères de confinement. Un grand nombre de familles ont été précipitées dans la misère à cause des effets économiques de la crise sanitaire, doublée d’une grande sécheresse.

Le royaume devrait connaître en 2020 sa pire récession depuis 1996, avec une contraction de plus de 5% de son PIB, du fait de la pandémie et d’un faible rendement agricole, selon la banque centrale marocaine.

AFP