Le plan du vaccin Oxford/AstraZeneca aurait été dérobé par un espion russe afin d’être utilisé pour fabriquer le vaccin Spoutnik, rapporte ce lundi Metro UK et d’autres médias britanniques.

Selon des sources au sein du gouvernement britannique, un certain nombre de ministres ont déclaré qu’il existe des preuves que des espions travaillant pour le Kremlin ont volé le plan du vaccin Oxford/AstraZeneca. Avec ce plan, ils auraient pu créer leur propre vaccin russe Spoutnik V. « Il est clair que le plan et les informations essentielles par un agent étranger ont été volés », écrit The Sun.

« Nous vivons dans un monde où les activités de l’État impliquent l’espionnage industriel et l’espionnage économique », a déclaré le ministre britannique de l’Intérieur Damian Hinds. « Nous sommes confrontés à des menaces plus sophistiquées que jamais. Il y a constamment des États étrangers qui veulent mettre la main sur des informations sensibles. ». Le Premier ministre Boris Johnson n’a pas encore commenté les allégations. Des études cliniques montrent que le vaccin russe contre la covid est comparable à celui d’Oxford/AstraZeneca.

Moscou dénonce une version « non scientifique »

Le porte-parole du Kremlin et le Fonds russe d’investissements directs, qui finance le développement du vaccin russe, ont fustigé l’absence de fondement scientifique pour une telle hypothèse. « Le journal The Sun est un média bien connu et profondément non scientifique. C’est ainsi probablement que nous regardons ce type de publication », a raisonné Dmitri Peskov, le porte-parole du Président russe.

Le Fonds russe d’investissements directs (RFPI), qui a financé le développement du vaccin russe Spoutnik V, a également qualifié la version du vol de données de recherche de « fake news » sans aucune argumentation scientifique. Le RFPI a précisé que les Spoutnik V et AstraZeneca utilisaient des adénovirus différents : la préparation russe a un adénovirus humain et le vaccin suédo-britannique a un adénovirus de chimpanzé. En plus, le vaccin russe est composé de deux vecteurs, Ad26 et Ad5, c’est-à-dire qu’il utilise l’approche du rappel hétérogène, tandis que l’AstraZeneca prévoit la double injection du même vecteur. Le RFPI a également mis en relief la coopération scientifique entre les équipes du Spoutnik V et de l’AstraZeneca qui se base sur un accord signé en décembre 2020 et qui prévoit des essais cliniques communs.