La Guinée a entamé la troisième transition de son histoire, le 05 Septembre dernier, sous la conduite du colonel Mamadi Doumbouya après l’arrestation de l’ancien président Alpha Condé, qui a modifié la constitution pour s’octroyer un nouveau mandat de six ans.
Depuis quelques semaines les différentes positions se radicalisent entre le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et certains partis politiques autour de la nouvelle orientation et le chronogramme de 36 mois, fixé par le conseil national de la transition (CNT).
Dans une interview exclusive accordée à nos confrères de France24, par le ministre secrétaire général à la présidence colonel Amara Camara et porte-parole de la présidence, il a répondu à plusieurs questions concernant les dernières évolutions de la situation politique guinéenne.
Par rapport à l’interdiction des manifestations…
‘’La liberté oui. Mais si la liberté devrait nuire au bien-être, il y a vraiment le choix à faire entre l’intérêt général de la nation et la liberté de faire ce qu’on veut. Il faut savoir qu’en Guinée, les manifestations n’ont jamais été sans violences. Et la violence n’est pas seulement celle de l’Etat. Les manifestants et les leaders incitent toujours à la violence. C’est ce qu’il faut toujours prendre compte. Il n’y a aucune volonté de réduire des libertés mais plutôt la nécessité de partir vite et bien à une sortie honorable et apaisée de cette transition. C’est ce qui justifie notre décision’’, a-t-il souligné
L’évacuation médicale de l’ancien président Alpha Condé…
Amené à réagir sur les raisons qui ont poussé la junte à autoriser l’ex-président ) aller se faire soigner à l’extérieur du pays malgré ses ennuis judiciaires, le colonel Amara Camara affirme qu’il ‘’n’est écrit nulle part dans les textes de lois qu’un malade n’a pas droit à des soins médicaux. C’est à ce titre que des soins médicaux ont été accordés au président Alpha Condé. A l’issue de son traitement, comme il a été démontré par le passé, il est parti aux Emirats Arabes unis, par la suite, il est revenu au pays. Aujourd’hui, il se trouve en Turquie. La date de son retour a déjà été donnée. Il est déjà revenu, ça veut dire qu’il pourra revenir’’.
Les poursuites judiciaires à l’encontre de Cellou Dalein et d’autres…
Le CNRD veut-il utiliser la justice pour écarter des candidats sérieux à la présidentielle ? Sur cette question, le ministre secrétaire général à la présidentielle se veut ferme et catégorique : ‘’Il y a vraiment à distinguer entre le narratif qui se construit et la réalité du terrain. L’une des choses par rapport même à la vie de notre pays, c’est la justice que tout le monde a réclamé. Généralement, c’est ce qui revenait aux premières heures des concertations qui ont été initiées. Aujourd’hui, le crédo du président de la transition, du CNRD et du gouvernement, c’est de donner une justice libre, transparente et indépendante à la Guinée. A ce titre, la justice est en train de travailler de façon très indépendante. Des questions liées au musèlement ou à la convocation de telle ou telle personne, cela relève uniquement de la justice. Cela ne m’appartient pas de faire des commentaires’’.
Avant d’éclairer l’opinion nationale et internationale qu’il ‘’n’y aucune volonté de nuire ou de faire taire qui que ce soit. Il est important de rappeler que le CNRD par sa bonne foi a démontré et dit clairement dans la charte de la transition ni le gouvernement, encore moins un membre du CNRD ne sera candidat aux élections. Donc je ne pense pas que ce sont des opposants à un régime’’.
Mohamed Camara
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