Dans une interview accordée à nos confrères de Africaguinee.com. Le  président de l’union des forces démocratiques de Guinée UFDG, Mamadou Cellou Dalein Diallo a sortie l’artillerie lourde pour s’attaquer au gouvernement, après l’augmentation du prix des produits pétroliers. 

Le président Alpha Condé à travers un décret transmis dans les médias d’états, a augmenté le prix du carburant dans les stations de services, chose jugée par l’ancien chef de file de l’opposition comme  » inopportune ’’, à cause du contexte économique et sanitaire depuis plus d’un an. Le gouvernement justifie cette augmentation du prix du carburant dû à la hausse du baril à l’international, un argument botté en touche par l’ancien premier ministre, Cellou Dalein. Selon lui, la hausse du prix entraînera forcément, la flambée des prix au marché.

 

« C’est une décision inopportune. Nous sommes en pleine période de soudure, l’augmentation du prix du carburant impactera inévitablement sur l’ensemble des prix y compris des denrées de première nécessité. Nous sommes déjà confrontés à un problème : celui de l’état désastreux du réseau routier qui obère à lui seul le coût du transport, et donc les produits transportés. Si l’Etat choisit ce moment pour augmenter les prix du carburant, c’est sûr que cela va réduire le pouvoir d’achat et renchérir le coût de la vie de la population. Parce qu’il ne faut oublier, en période de soudure, l’ensemble du pays vit sur les denrées importées. Ces denrées doivent être transportées vers Siguiri, Nzérékoré, Télémélé, un peu partout. Donc, nécessairement les coûts de ces denrées vont augmenter. Ça c’est un Deuxièmement, l’Etat, contrairement à ce qu’affirme le Gouvernement, ne subventionne pas le prix du carburant à la pompe. 26% de ce prix va dans les caisses de l’Etat et de ses démembrements. Troisièmement, l’Etat donne un autre argument selon lequel, dans les pays limitrophes, les prix sont beaucoup élevés et donc, il y a un risque de réexportation. Je rappelle que le prix à la pompe en Sierra Léone, c’est l’équivalent de 8100 Francs guinéens, au Libéria, c’est 7900 GNF. Dans les pays de la zone franc, ils ont des prix beaucoup plus élevés, certes mais c’est en raison de la valeur de la monnaie et du niveau des taxes. Mais ce n’est pas la même chose : ils ont des routes bitumées, entretenues pour transporter les produits. Donc, l’impact sur le coût du transport est supportable alors que ce n’est pas le  cas actuellement chez nous. L’autre problème, c’est que cette augmentation va impacter tous les autres prix’’, a-t-il dénoncé 

Avant de renchérir:  »Maintenant il y a le désordre lié à la politique de Alpha Condé qui est d’inspiration communiste. On augmente le prix du carburant et il garantit que le prix du transport n’augmentera pas. Mais c’est du pipeau, c’est impossible. Le prix du carburant participe à la formation du prix du transport de manière non négligeable. Tu ne peux pas augmenter le prix du carburant et dire tu vas transporter la tonne de riz d’ici Siguiri toujours au même prix. Ce n’est pas possible. Il y a une augmentation de 22% du prix du carburant en passant de 9000 francs à la pompe à 11.000’’, a-t-il ajouté 

Pour le principal opposant au régime de Conakry, Alpha Condé à une inspirations communiste. C’est pourquoi sa gestion est calamiteuse sur toutes les lignes. 

 »Ça amènera nécessairement un impact. Mais cette inspiration communiste suppose quoi ? Ils veulent bloquer les prix. Au lieu de subventionner ouvertement ou alors de chercher à réduire les coûts de revient autrement, il ordonne : si vous augmentez les prix, vous devenez des comploteurs. Donc, on essaiera d’envoyer des fonctionnaires pour contrôler, ce qui va faire prospérer davantage la corruption. Et puis lorsqu’on vous prend en train de violer ce qu’ils ont appelé le règlement, on va essayer de vous traiter comme des gens qui veulent abattre le régime et souvent on vous emprisonne. C’est une inspiration communiste.

Aujourd’hui, le prix de la farine à l’importation a augmenté, le coût de fabrication aussi. Mais il dit aux producteurs de ne pas augmenter le prix du pain. C’est normal. Il ne faut pas augmenter le prix du pain, mais il faut veiller à ce que l’Etat par la réduction des taxes ou par des subventions directes fasse en sorte que les boulangers ne tombent pas en faillite, que ceux qui fabriquent la farine ne tombent pas en faillite. Parce que sinon, ils seront obligés, soit de réduire le prix du pain, soit de faire du marché noir. Les lois économiques sont incontournables. Tu ne peux pas augmenter ton prix de revient et dire que tu n’augmenteras pas ton prix de vente. 

Donc, je considère que cette augmentation du prix du carburant, les arguments avancés ne sont pas justes. S’ils perdent 600 milliards par mois, c’est parce qu’ils auraient dû gagner peut-être 12.000 milliards, mais ce n’était pas le moment de faire une augmentation du carburant. Il fallait attendre octobre et faire peut-être une augmentation beaucoup plus raisonnable, parce que là ça fait 22% d’augmentation en pleine période de soudure. Ce n’est pas raisonnable face à une population en proie à une pauvreté extrême et avec des infrastructures routières que l’on connais », a-t-il fermement condamné Cellou Dalein Diallo. 

 

 

Mohamed  Camara

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