Au Burkina Faso, l’une des figures de la société civile est derrière les barreaux. Pascal Zaida est le président de la Coordination des organisations de la société civile pour la patrie, la COP. Il a été interpellé chez lui vendredi 13 août et placé en garde à vue. Il est accusé de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et de déclaration subversive après des propos qu’il avait tenu la veille lors d’une conférence de presse de son association.

Lors d’une conférence de presse, Pascal Zaida a critiqué la réponse du président Roch Marc Christian Kaboré face aux attaques des groupes jihadistes dans le pays et dénoncé une hausse des prix des produits de première nécessite. «Les conditions objectives pour des bouillonnements sociaux sont réunies… Si rien n’est fait il y aura un soulèvement contre le pouvoir», a-t-il lancé aux journalistes.

La Brigade anti-criminelle est ensuite venue l’interpeller chez lui afin qu’il soit auditionné sur ces propos. C’est en tout cas ce que rapporte Marcel Tankano, le porte-parole de son organisation, la COP, qui dénonce une arrestation arbitraire, une atteinte à la liberté d’expression et qui demande la libération immédiate de son collègue : «La constitution burkinabè depuis 2015 donne la liberté à tous les Burkinabè de pouvoir s’exprimer librement. Donc ne comprenons pas pour nous, c’est un acharnement sur Pascal Zaida.»

Selon lui, Pascal Zaida est toujours en garde à vue ce samedi soir 14 août dans l’attente d’une décision du procureur.

«Il devra donner des explications» pour le ministre de la Sécurité

«Nous sommes dans un contexte sécuritaire difficile, il devra donner des explications à la Justice», affirme de son côté le ministre de la Sécurité du Burkina Faso, Maxime Koné, ajoutant que tout Burkinabé est libre de donner son opinion, mais que chacun doit pouvoir être tenu responsable de ses propos et donner ses sources.

Pascal Zaida est en tout cas toujours en garde à vue ce soir dans l’attente d’une décision du procureur, qui pourrait ordonner sa libération ou le déferrer au parquet.
Source : rfi.fr