Des soldats guinéens devant le palais Présidentiel à Conakry, en Guinée, le 10 septembre 2021.<br />
 

Des soldats guinéens devant le palais Présidentiel à Conakry, en Guinée, le 10 septembre 2021

Les putschistes au pouvoir en Guinée ont annoncé l’ouverture à partir de mardi 14 septembre d’une série de rencontres avec les forces politiques, la société civile et les représentants des compagnies minières pour préparer la formation d’un gouvernement.

Ces rencontres, annoncées samedi 11 septembre au soir par les militaires sur la télévision nationale, s’inscrivent dans la « concertation » qu’ils ont promise pour fixer les lignes d’une transition politique et former un gouvernement.

Les militaires conduits par le colonel Mamady Doumbouya recevront mardi 14 septembre les chefs des partis politiques, puis ceux des confessions religieuses; mercredi 15 septembre les organisations de la société civile, puis les représentations diplomatiques; jeudi 16 les patrons des compagnies minières implantées en Guinée, puis les organisations patronales; vendredi les banques et les syndicats, indiquent les communiqués lus à la télévision.

La Guinée est l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, principal minerai pour la production d’aluminium. Elle possède des gisements de fer, d’or et de diamant. Elle demeure l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Beaucoup de compagnies étrangères sont liées par contrat à la Guinée.

Le coup d’État a fait monter le prix de l’aluminium à son plus haut niveau depuis des années sur les marchés et la junte s’est employée à rassurer les partenaires de la Guinée de la poursuite des activités et du respect des engagements pris.

« Retour immédiat à l’ordre constitutionnel »

Les militaires qui ont déposé le président Alpha Condé le 5 septembre ouvriront cette concertation alors que la Communauté des Etats ouest-africains doit à nouveau se prononcer sur les suites à donner au putsch. La Cédéao exige un « retour immédiat à l’ordre constitutionnel ». Elle a suspendu la Guinée de ses organes de décision et doit à présent examiner le rapport d’une mission dépêchée dans ce pays vendredi, avant de décider d’éventuelles nouvelles mesures.

La chute d’Alpha Condé a été saluée par des scènes de liesse.

Le comité militaire désormais à la tête du pays a cependant annoncé samedi 11 septembre au soir l’interdiction de toute manifestation de soutien.

Le colonel Doumbouya remercie les Guinéens de leur « adhésion massive à sa vision exprimée à travers des scènes de joie dans l’ensemble du pays. Toutefois le président (du comité) interdit toute manifestation de joie de quelque nature que ce soit », selon les termes d’un autre communiqué lu à la télévision.

(Re)voir Guinée : le colonel Mamady Doumbouya promet un gouvernement d’union nationale

La junte a aussi annoncé la mise à disposition d’un numéro vert pour dénoncer tout abus des forces de sécurité. Les abus de ces dernières sont constamment dénoncés par les défenseurs des droits humains.

Avec AFP