Afin d’étouffer tout mouvement de contestation et d’écraser violemment sous ses bottes le peuple de Guinée, le Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) vient d’annoncer la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), par un Arrêté signé lundi 08 août 2022.

C’est une décision malheureusement sans surprise qui vient confirmer les tendances dictatoriales de la junte au pouvoir avec le musellement de toutes les voix dissonantes.

AFRIKKI considère cet Arrêté de dissolution comme nul et de nul effet en ce qui la concerne. Le CNRD en tant que pouvoir de fait dont la légitimité ne tient que par la disposition des armes lourdes qu’il pointe sur le peuple de Guinée, n’a aucun pouvoir de décider de la dissolution d’un mouvement citoyen qu’il n’a pas agréé.

Qui plus est, le FNDC, mouvement citoyen créé le 3 avril 2019 et non le 14 octobre 2019 tel que mentionné dans l’Arrêté de l’intendant Mory Condé, n’est pas concerné par cette décision.

Se fixant notamment pour objectif de dénoncer toutes les formes de violation de la Constitution, des lois de la République et d’œuvrer à la réunion de conditions idoines à l’organisation d’élections transparentes, libres et justes et au retour rapide à l’ordre constitutionnel, le FNDC n’a besoin ni d’agrément, ni d’autorisation pour exister et mener ses activités, conformément aux engagements nationaux et internationaux souscrits par la République de Guinée.

AFRIKKI informe donc la communauté nationale et internationale que cet Arrêté ne repose sur aucune base légale.

Devant le refus catégorique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible et la surdité affichée face à la CEDEAO, AFRIKKI invite solennellement les autorités religieuses, traditionnelles et communautaires à assumer leur responsabilité devant l’histoire en défendant la justice et le droit.

Le FNDC pour avoir longtemps mené la lutte populaire contre la dictature en Guinée est plus légitime et plus représentatif que la nébuleuse CNRD.

En aucune manière, ni AFRIKKI, ni le FNDC ne se résoudra à abandonner la lutte pour la démocratie et l’État de droit en Afrique et plus particulièrement en Guinée après avoir combattu le régime d’Alpha Condé avec tous les risques et périls qu’il a dû subir et affronter.

 

Dakar, le 12 août 2022