Les enseignants contractuels communaux et le gouvernement trouvent un compromis, après plusieurs jours de tractations. Dans la soirée du vendredi 27 octobre 2023, les parties ont signé un protocole d’accord, après des heures de discussions au MATD.

Plusieurs ministeres étaient concernés par la signature de ce protocole. Ce sont entre autres: l’administration du territoire et de la décentralisation, celui de la Fonction publique et du travail, celui du Budget, de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Les jeunes enseignants étaient quant-à eux représentés par le Collectif des professionnels de l’Éducation et la Coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée. C’était en présence des syndicats de l’éducation (FSPE, SLECG, SNE).

Après lecture du contenu du protocole par Alseny Mabinty Camara de la coordination des enseignants contractuels, celui-ci a émis des réserves sur une partie du document qui stipule que les enseignants contractuels devront impérativement passer un concours avant leur intégration à la fonction publique, d’autant plus qu’ils avaient décidé de renoncer à leurs salaires au profit de leur engagement. Il a alors fait part de sa déception. Selon Alseny Mabinty ce n’est pas ce qui avait été convenus par les différentes parties.

A sa suite, Moussa Doré, le président du collectif des professionnels de l’éducation a lui, exprimé des inquiétudes sur cette question du concours, soulevée par la partie gouvernementale.

S’appuyant sur le dernier recrutement des enseignants en 2016, il a jugé que c’était un concours au cours duquel certains élèves du secondaire avaient réussi tandis que les enseignants qui les encadraient avaient quand à eux échoué. D’où le paradoxe.

Après avoir écouté les deux syndicalistes, Mory Condé rassure du cadre inclusif du concours.

D’après le patron du MATD, le concours sera exclusivement réservé aux enseignants contractuels ayant servi dans les salles de classe l’année dernière et dont les diplômes avaient été authentifiés : « ce concours sera simplement une formalité pour ne pas tordre le cou à la loi », a-t-il rassuré.

Le Ministre de la Fonction publique a évoqué l’histoire très récente d’un groupe de jeunes communicants de l’ancien parti au pouvoir qui avait été engagé à la fonction publique sans passer par un concours.
« Aujourd’hui, ces jeunes dans leur majorité ont été extirpés du fichier de la fonction publique parce que leur engagement n’a pas obéi à la procédure a savoir le concours », a illustré Julien Yombouno.

Dans le même sillage, Aboubacar Soumah du SLECG a estimé qu’il faut éviter que l’éducation ne soit un passoire où n’importe qui pourrait passer pour intégrer la fonction publique. Il a exhorté les jeunes d’accepter que l’identification soit faite car cela constitue un élément primordial. Soumah a promis que le syndicat de l’éducation sera là pour garantir la crédibilité dudit concours.

Dame Kadiatou Bah n’est pas restée en marge. La secrétaire générale du SLECG renouveau a plaidé les enseignants contractuels d’accepter le concours qui ne sera qu’une formalité dans le but de leur permettre d’être dans la légalité.

A l’issue des discussions, les parties ont convenu que le concours soit exclusivement axé sur la pratique de classe.

C’est aux environs de 21h, GMT que le protocole d’accord a finalement été signé.

A rappeler qu’un comité de suivi et d’évaluation a été mis en place sous la coordination du Président du conseil national du dialogue social ( CNDS) Docteur Alia Camara.

Cette signature constitue une véritable avancée dans la résolution définitive du dossier des enseignants contractuels communaux de Guinée.

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Mosaiqueguinee.com