Pour répondre à ses détracteurs, le président de l’UFDG était l’invité du jour chez nos confrères de la radio FIM FM de ce jeudi 12 Août 2021. Il décline toute responsabilité dans la situation désastreuse actuelle du pays.

« Ce n’est pas juste de votre part de considérer qu’Alpha Condé et Cellou Dalein sont solidairement responsables de la crise que traverse le pays. (…). 

Vous êtes des observateurs avisés de la scène politique. Vous savez l’origine des conflits qui m’opposent à Alpha Condé et pourquoi je proteste, pourquoi l’Ufdg lance des mots d’ordre de manifestations pacifiques. 

Je ne vais pas faire l’histoire de ces conflits qui sont à l’origine des dérapages qu’on a enregistrés, des morts d’hommes qu’on a enregistrés et des emprisonnements non justifiés qu’on a eus.

Il faut dire, la première source de conflits entre lui et son opposition, c’était lorsqu’il a refusé d’organiser à bonne date les élections. C’est du domaine de la loi. C’est une violation de la loi. 

L’organisation des élections ne doit pas dépendre de l’humeur du président. La loi fixe les mandats. Et on sait à l’avance qu’à telle date, il doit y avoir les élections. Alpha a refusé d’organiser les élections à la bonne date, parce qu’il a peur des élections.

Les élections législatives, on devait les organiser en mars 2011. Les crédits étaient disponibles au niveau de l’Union européenne. Tous les bailleurs ont tout fait, toutes sortes de pressions. Il a dit qu’il n’ira aux élections que lorsqu’il le voudra. 

Ils ont proposé qu’on aille immédiatement aux élections, avec le même fichier, sans révision, avec la même CENI, avec le même président de la CENI, le Général Sangaré, avec le même opérateur (Sagem). Il a refusé. Et nous, on était d’accord. 

Ceux qui étaient dans l’opposition, Cellou Dalein et ses alliés au deuxième tour ont accepté d’aller à ces élections avec la même CENI, sur la demande pressante des partenaires techniques et financiers. 

Alpha leur a dit que le premier ambassadeur qui lui parlera d’élections, il le fout dans l’avion. Désormais, il y a un président de la République démocratique élu, qui n’organisera les élections que quand il voudra. Or, organiser les élections à bonne date, c’est respecter la Constitution. Une source de conflit.

On a commencé à manifester pour exiger l’organisation des élections législatives. Il a dit qu’il ne veut plus du fichier, qu’il ne veut plus de la CENI. Il a passé un contrat avec la Waymark, sans appel d’offres, sans cahier de charges. Il lui a demandé de lui faire un fichier. On a pris la rue. C’était à l’époque le Collectif. C’est la première source de conflits.

Les manifestations qu’on a organisées ont été réprimées dans le sang. Il a fallu attendre que le Secrétaire général des Nations-Unies nous envoie quelqu’un en juin 2013 pour qu’un accord soit trouvé pour qu’on aille aux élections législatives. 

On a renoncé à notre combat contre Waymark qui a été recruté de façon illégale, sans concertation avec l’opposition, sans respect des lois de la République. On a accepté pour qu’il y ait la paix et qu’on aille aux élections. 

On est allé aux élections. Il y a eu la fraude massive. Vous vous souviendrez de la fraude dont Kouyaté a été victime, même à Kouroussa. On a accepté de siéger, alors que les élections locales, dans le même accord, étaient prévues pour mars 2014. Il a refusé de les organiser. 

On a manifesté pour organiser l’organisation de ces élections, puisqu’en même temps, il avait installé des délégations spéciales composées exclusivement de militants zélés de son parti, qui faussaient les élections nationales. Il a installé des chefs de quartiers à Conakry. Vous vous souvenez avec Resco et feu Soriba Sorel, ils ont tout changé pour mettre les militants zélés du Rpg. C’était une source de conflits. 

Alors, lorsque vous nous mettez dans le même pot que ceux qui violent la loi et violent nos droits les plus élémentaires, je considère que ce n’est pas juste« .

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