La sous-région ouest africaine paraît pathétique. Absolument pathétique pendant ces temps qui courent.

A quelques heures d’un nouveau sommet de la CEDEAO, la question se pose avec acuité. Qui pour succéder au Président de la Guinée-Bissau au poste de président en exercice de l’institution ? Malin celui qui donnera la réponse la plus plausible.

D’abord, il faut reconnaître que la désignation du Bissau-Guinéen, était en soi une anomalie révélatrice du tarissement de grands leaders à la tête de nos pays.

Pendant un an d’exercice, Umaru Sissako Embalo a eu le mérite d’être présent partout, d’être sous les feux des projecteurs.

Il a aussi eu à multiplier des déclarations diplomatiquement incorrectes, cependant sincères, qui ont, somme toute, eu le don de provoquer des incidents diplomatiques. Provoquer l’ire des Chefs d’Etat qui ont été dans son viseur.

Embalo qu’on ne peut pas soupçonner de connivence, a beaucoup plus choqué qu’il a essayé de plaire. Son succès, s’il y en a eu, c’est d’avoir porté son pays sur le piédestal de la géostratégie sous-régionale voire régionale, en braquant vers lui tous les projecteurs.

Encore une fois, qui pour lui succéder, est une question centrale dans une organisation confrontée à d’énormes défis ?

Ce ne peut pas être l’ivoirien Alhassane Ouattara, qui est devenu inaudible. Il est mal placé pour donner des leçons de démocratie et de respect des droits de l’homme. Il n’est pas non plus, pire que le Togolais Faure Gnassingbé ou le Béninois Patrice Talon ou encore le Sénégalais Macy Sall qui vient de mettre fin au suspense dramatique en annonçant qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle dans son pays.

Une annonce qui est intervenue, à la suite de violentes et meurtrières manifestations, qui ont coûté la vie à des dizaines de ses compatriotes.

Le Nigérien Mohamed Bazoum, en revanche, à certains égards, pourrait être un bon candidat à la succession, sauf qu’il est clivant et est considéré comme une marionnette de la France.

Cette étiquette, on peut bien la coller à presque tous les chefs d’Etat de la CEDEAO à la tête des pays francophones.

Et à croire que tout cela n’est pas de nature faciliter des discussions pour un retour à l’ordre constitutionnel, notamment au Mali et au Burkina Fasso où le sentiment anti français, a pris une proportion plus importante par rapport aux autres pays.

C’est ainsi dire que pour la succession afin de pouvoir relever le défi, il faut aller trouver chez les voisins des pays anglophones. Là-bas aussi, il n’y a que le Nigérian Tinubu, le nouvel élu et le Ghanéen Akufo Ado. Mais ce dernier, qui vient de quitter le poste, ne peut revenir de sitôt.

Il n’y a alors, à ce jour, que le Nigérian Bola Ahmed Tinubu, pour espérer relever le défi, cela malgré son inexpérience, mais jouissant en revanche d’une très grande aura et d’une légitimité incontestable à la tête d’un pays de très grande réputation. Pour moult observateurs, il ne reste que lui, lui seul comme candidat idéal à la succession de Emballo.

La réponse, c’est soir, à l’issue du sommet qui se tient dans la capitale Bissau-Guinéenne.

 

Mognouma Cissé