Longtemps réclamé par les acteurs de la classe politique, le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya a créé un cadre de dialogue inclusif à travers un décret diffusé hier nuit dans les antennes des médias d’état.
Dépuis plusieurs semaines, une franche partie des leaders politiques dégainent le CNRD par rapport au temps mis pour la fixation de la durée de la transition amorcée après l’arrestation de l’ancien président Alpha Condé.
Quelques heures après la création du cadre de dialogue inclusif par le chef de l’Etat, certaines voix s’élèvent pour désapprouver le format Institutié par le décret.
Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’union des forces républicaines UFR, a qualifié ce cadre de dialogue inclusif de « bêtise politique de penser que ce décret est normal », il l’a dit ce jeudi 07 avril 2022, chez nos confrères de Guinée114, au cours d’une interview.
« D’abord c’est un conseil que je donne au Président de la transition, c’est d’éviter d’être emballé par des piètres petits politiciens qui tournent et rôdent autour de lui faisant croire qu’ils sont capables de dicter eux seuls la conduite à tenir pendant cette transition. C’est la première des choses. La deuxième chose qu’il faut retenir, il y a deux volets: premièrement, dans la forme c’est totalement aberrant de penser qu’ils peuvent à eux seuls décider comment les choses doivent aller. Vous vous souviendrez que le ministre de l’administration du territoire a reçu les partis politiques en demandant de quelle manière nous voulions le cadre de dialogue? Nous avions déposé des documents. Il avait dit publiquement pendant cette rencontre que la synthèse de ces travaux de consultations, on doit les ramener aux partis politiques pour validation avant la signature d’un décret. C’est pas ce qui a été fait. Nous avons vu un décret qui tombe comme un couperet sur la société la nuit d’hier. Donc dans la forme, c’était une bêtise politique de penser que ce décret est normal. Deuxièmement, dans le fond c’est pas ce que nous cadres avons demandé comme cadre de dialogue. Nos deux déclarations parlent très bien d’un cadre de dialogue entre les politiques et le CNRD. Aujourd’hui on ne connait pas les membres du CNRD. Ils sont virtuels? C’est des anges ? C’est des djinns ? On ne connait pas qui ils sont. Alors que c’est eux qui orientent la vie de la nation pendant cette période transitoire. On ne les connait pas. Il est important qu’on sache qui ils sont et le cadre de dialogue demande une rencontre entre eux et nous.», a-t-il déclaré.
Avant de plaider une médiation de la CEDEAO pour résoudre le différend entre la classe politique et le CNRD au pouvoir.
« Nous devons faire en sorte qu’il y ait un facilitateur que moi j’appelle d’ailleurs un médiateur désormais de la CEDEAO, ça n’a pas été le cas. Ensuite dans le fond, le ministre de l’administration du territoire qui propose les thèmes. Attention! Si c’est lui qui propose les thèmes il n’y a pas de dialogue c’est une consultation. (…) alors que le cadre que nous demandons, c’est un cadre dans lequel on peut discuter aboutir à une conclusion que cela soit traduit par loi ou bien soit traduit par décret. Apparemment c’est lui qui donne les thèmes et qui propose la période, qui nous dit sur quoi nous devons discuter. On a aucune possibilité nous de proposer des thèmes dans ce document qu’il vient de nous présenter. Donc c’est pas un cadre de dialogue, c’est un cadre de consultations comme toutes les autres consultations qu’ils ont eu à faire. Ça ne nous engage pas dans les conditions normales. Je donne mon avis personnel mais je pense que le bon sens voudrait qu’ils reviennent sur ce que nous avons proposé pour qu’on s’asseye on discute sur l’avenir de notre pays. Il sera indispensable que les partis politiques se retrouvent autour de la table pour discuter. C’est pas le nombre des partis politiques en présence qui compte. C’est ce qu’on doit faire, de la manière dont on doit faire, la méthode de le faire », a fait savoir, Saïkou Yaya Barry.
Ibrahima sory camara