An anti-government protester carries a sign that reads "The people want the departure or the resignation of Captain Compaore," referring to Burkina Faso's President Blaise Compaore, in Ouagadougou, capital of Burkina Faso, October 31, 2014. General Honore Traore, the head of Burkina Faso's armed forces, took power on Friday after Compaore resigned amid mass demonstrations against an attempt to extend his 27-year rule in the West African country. REUTERS/Joe Penney (BURKINA FASO - Tags: POLITICS CIVIL UNREST)

Plusieurs années après la répression des manifestants qui avait officiellement fait 33 morts et plus de 600 blessés, les familles de victimes et des blessés attendent toujours l’aide promise et le traitement judiciaire de l’affaire. Le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela a présidé une cérémonie d’hommage aux victimes de l’insurrection populaire qui a chassé du pouvoir l’ancien président Blaise Compaoré ce lundi à Ouagadougou.

Avec notre correspondant à OuagadougouYaya Boudani

Huit ans après l’insurrection populaire, les parents des victimes sont en colère contre les différents gouvernements burkinabè. Mahamady Derra a perdu son fils au cours des manifestations des 30 et 31 octobre 2014. « Ce gouvernement n’a pas essayé de voir s’il peut nous aider. L’État n’a rien fait pour nous. Depuis les élections, rien. Qui va prendre une décoration donnée à un mort ! », s’indigne-t-il.

Dramane Ouedraogo traîne encore les séquelles de sa blessure à la tête. Il dénonce les lourdeurs dans le traitement judiciaire du dossier, surtout après la brève visite de l’ancien président Blaise Compaoré, au mois de juillet 2022 : « J’ai perdu beaucoup de facultés. J’ai eu une fracture de la boîte crânienne, alors je ne veux pas marchander avec la blessure que j’ai. On a vu les gens qui ont amené celui qui a donné l’ordre de tirer sur nous venir et repartir comme si de rien n’était. Et moi, j’estime que cela est une faute grave et il faut qu’il rectifie tout ça ».

Les familles attendent toujours l’indemnisation promise. Un mois après la rentrée, certains enfants n’ont pas encore reçu leur scolarité, selon Babou Nebon Bamouni, porte-parole de l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire. « Cela est à déplorer. Nous pensons que huit ans après, c’est trop, parce que sur le plan de l’organisation, sur le plan de la mobilisation des ressources, tout a été fait. Mais au niveau politique, ça traîne encore », estime-t-il.

À la cérémonie d’hommage, le Premier ministre Apolinaire Kyelem de Tambela a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle où les noms de toutes les victimes ont été gravés.

 RFI