C’est un spectacle déshonorant, avilissant et insoutenable que les agents de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) nous ont servis hier, lors de l’arrestation du coordinateur national du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) et ses acolytes sous l’instruction du procureur général près la cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright.
En se prononçant sur cette actualité brûlante, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Mohamed Traoré a manifesté sa colère et son indignation face à ce spectacle ahurissant de la part des bidasses. Pour lui, après la chute de l’ancien président guinéen Alpha Condé, il ne pensait plus revivre les mêmes violations des droits de l’homme. 

 

 

“Je suis très choqué par cette image qui défile en boucle sur la toile. Je ne m’attendais vraiment pas à voir ce genre de choses en Guinée après le coup d’Etat. C’est vrai qu’il y a eu des arrestations en dehors de toute procédure, mais qu’une personne ne soit traînée de la sorte et violentée devant des caméras, c’est une première”, s’est indigné Me Mohamed Traoré. 

Par ailleurs, il admet que l’injure est une infraction qui peut aboutir les poursuites judiciaires des services compétents.

’’L’injure est une infraction, la reproduction d’une injure est une infraction. Mais la question que je me pose est de savoir si des poursuites peuvent être engagées sans une plainte préalable du CNT. J’ai entendu le procureur général dire qu’il est possible que des poursuites soient engagées pour injures sans aucune plainte préalable. Moi je dis que c’est une contre-vérité absolue, a-t-il déclaré 

 

Avant de lever l’equivoque sur cette question de l’auto-saisine du procureur général face aux infractions de certains citoyens. 

“Là aussi, quand le président de la République le demande, les poursuites peuvent être arrêtées. Pour toutes les autres infractions notamment injures ou diffamation envers d’un membre ou plusieurs membres de l’assemblée nationale,  la plainte ne peut-être engagée que sur la base de la plainte de la ou des victimes. Le procureur ne peut pas s’auto-saisir en pareilles circonstances. Je mets au défi le procureur de m’indiquer un seul texte qui prouve le contraire. Même le parquet ne peut pas agir sans la plainte du CNT”, a-t-il souligné Me Traoré. 

Avant d’ajouter : “nous sommes en train de tomber dans un populisme judiciaire qui risque d’avoir des conséquences assez néfastes sur les libertés individuelles. Nous devons faire attention”, a-t-il conclu l’ancien bâtonnier guinéen de l’ordre des avocats. 

Mohamed Camara 

621 50 18 47