En Afrique du Sud, la petite ville agricole de Brandfort, au sud de Johannesburg, a perdu son nom ce week-end. La localité se nomme désormais « Winnie Mandela », en hommage à cette figure de la lutte contre l’apartheid, forcée par le gouvernement à y résider pendant huit ans, à la fin des années 1970, comme mesure de bannissement.

Ce choix de changement de nom s’inscrit dans une politique à grande échelle du ministère de la Culture sud-africain qui entend rebaptiser des villes et des lieux, afin de redonner une place symbolique aux différentes cultures locales et aux héros du pays.

Le changement de nom de Brandfort est d’autant plus symbolique que c’est aussi la ville où Hendrik Verwoerd, considéré comme étant l’architecte de l’apartheid,a passé une partie de sa jeunesse. En choisissant de rebaptiser le lieu « Winnie Mandela », le gouvernement souhaite donc clairement valoriser l’héritage de la lutte contre le régime et faire tomber les symboles de l’oppression. Une politique qui a débuté dès l’avènement de la démocratie, mais qui se poursuit, aujourd’hui, portée par les mouvements militants qui demandent la chute des symboles coloniaux, comme lesstatues de Cecil Rhodes.

Cependant, ces choix ne contentent pas tout le monde. Le principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique, regrette le manque de consultation des habitants et dénonce des dépenses inutiles pour changer notamment les panneaux de circulation.

Le débat avait déjà fait rage, en début d’année, lorsque la cinquième ville du pays, Port-Elizabeth, a été renommée Gqeberha, pour rendre hommage à l’ethnie xhosa, un nom difficile à prononcer pour les opposants au changement qui craignent une confusion pour les touristes.

Reste à voir aussi si, au quotidien, ces nouveaux noms entreront dans les usages. En effet, ce n’est par exemple pas encore le cas pour la ville de Mbombela que beaucoup continuent, plus de dix ans plus tard, à appeler Nelspruit.

 

Source : rfi.fr