Son mandat prend fin le 18 février 2021 ! Antonio Souaré, président de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT) laissera sans doute son nom dans les annales de l’histoire du football guinéen. Mais que retiendra-t-on de ce bourgeois qui distribue une partie de sa fortune pour s’assurer d’avoir tout le monde sous ses aisselles ?
Le richissime homme d’affaires, patron d’une société de pari sportif et d’un club de football, a pris la présidence de la Fédération Guinéenne de Football, la plus haute instance de régulation du football en Guinée, le mardi 28 février 2017 sur fond de crise.
Aussitôt assuré de l’accomplissement de ce rêve d’être président de la fédération, le très influent Antonio Souaré a trop surestimé son emprise sur la société guinéenne en ouvert une chasse aux sorcières qu’il n’envisageait jamais perdre contre son prédécesseur Salifou Camara Super V. Le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou ! Le distributeur d’argent à tout le monde (cadres de l’administration, journalistes…) retourne ses armes ingrates contre ceux-là qui l’avaient aidé à faire tomber et humilier son prédécesseur Super V.
Ibrahima Blasco Barry, dont la confirmation au poste de secrétaire général de la fédération a été le premier acte signé par Antonio Souaré après son élection sur fond de deal, Amadou Diaby, qu’il a laissé occuper le poste de vice-président, ont vite été trainés dans la boue, écartés comme des colis encombrants.
Condamné à sept ans d’interdiction de toute activité liée au football, le vice-président Amadou Diaby a remporté face à Antonio Souaré à l’international, devant le Tribunal Arbitral des Sports (Tas) qui juge la procédure biaisée. L’acharnement semblait avoir trop dominé le dossier.
Peu après cette claque, Antonio Souaré vient d’essuyer un autre échec devant la justice guinéenne. Le Tribunal de première instance de Kaloum où ils avaient été trimballés comme de vulgaires voleurs, Super V, Ibrahima Blasco Barry et Morthon ont été renvoyés des fins des poursuites, pour délits non constitués. En attendant de savoir s’ils porteront plainte contre Antonio Souaré et sa clique pour diffamation, ces personnes peuvent se réjouir d’avoir pu laver leur honneur souillé apparemment par l’obsession d’un homme, fort de ses milliards, à écraser toute personne gênante sur son chemin.
A quelques mois de la fin de son mandat, quel bilan pour Antonio Souaré ? Beaucoup d’échecs qu’on aurait pu pardonner si le tout n’était pas accompagné d’une chasse aux sorcières. Que dire de l’humiliation que sa gestion a coûté aux Guinéens face aux voisins Sénégalais dans l’affaire dite des U17 ?
Deux leçons à tirer de cette cascade d’échecs qu’accumule le patron de Guinée Games. D’abord ce n’est pas un bon manager, en tout cas pas dans le domaine du football. Et ça, tout le monde le sait et le constate quotidiennement. Mais il se révèle peu compètent à vraiment relever le football guinéen à l’international. La dernière leçon, c’est pour lui. Il devrait savoir que tous les Guinéens ne sont pas des vendus. Il y en a qui n’ont pas de prix. Parmi cette catégorie de Guinéens, il faut citer ce juge qui a prononcé lundi le verdict déboutant le camp du « tout-puissant » président de la Féguifoot, Mamadou Antonio Souaré.
Thierno Amadou M’Bonet Camara