En Guinée, l’actualité de ce week-end est politique, avec une question qui revient sans cesse dans les débats : le général Doumbouya, leader du pays depuis trois ans, pourra-t-il, s’il le décide, participer à l’élection présidentielle prévue en 2025 ? Alors que la charte de la transition l’interdit, des cadres de la junte et du gouvernement estiment cette possibilité envisageable. Ces multiples déclarations sont fustigées par des leaders de l’opposition. Ces derniers demandent au général Doumbouya de clarifier sa position.
« Si Doumbouya est candidat, ce n’est pas la peine de faire des élections », déclaration très franche de Kalémodou Yansané, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ce samedi 21 septembre, lors de l’Assemblée hebdomadaire du parti.
Lors de sa prise de parole, l’opposant a néanmoins mis les formes : « Nous demandons humblement au président Mamadi Doumbouya d’avoir le courage – comme il l’a souvent affirmé – de ne pas hésiter à déclarer clairement s’il entend se présenter ou non à l’élection présidentielle. Cette transparence est essentielle pour clarifier la voie à suivre », a-t-il déclaré.
L’UFDG a donc réagi rapidement et répondu aux perches lancées, ces derniers jours, par des cadres de la junte et des membres du gouvernement.
La nouvelle Constitution « ne sera pas une machine à exclure »
Sans citer le général Doumbouya, lors d’une réunion de l’OIF, jeudi 19 septembre, à Paris, Morissanda Kouyaté, ministre des Affaires étrangères, a indiqué que la nouvelle Constitution « ne sera pas une machine à exclure ». Le lendemain, vendredi, lors d’un point presse, à Conakry, le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, s’est lui intérrogé : « Moi, j’ai envie de dire : pourquoi pas ? Pourquoi pas une candidature de Mamadi Doumbouya ? Aller devant le suffrage, ce n’est pas usurper la volonté du peuple », une déclaration faite en présence du ministre secrétaire général de la présidence, le Général Amara Camara, qui a, lui, indiqué : « Le président Doumbouya est un citoyen comme tout autre. Il n’y a aucune interdiction, pour lui, de se porter candidat pour gouverner le pays ».
Cette déclaration du général Amara Camara est en contradiction avec l’article 46 de la charte de la transition qui indique que « le président ne peut pas faire acte de candidature aux élections nationales et locales » et que « cette disposition n’est susceptible d’aucune révision », une charte signée par Mamadi Doumbouya, en septembre 2021.
Avec RFI