En marge des discussions politiques sur l’avenir de la Guinée, d’autres tractations sont en cours, dans l’ombre, à propos du sort d’Alpha Condé. Le président déchu est toujours détenu par la junte.
Il a pu recevoir la visite de la délégation de la Cédéao en fin de semaine dernière, mais pour l’instant, Alpha Condé refuse de passer la main.
La junte militaire a soumis à Alpha Condé une lettre de démission qu’il refuse obstinément de parapher. « Je ne le vois pas signer ce papier-là », confie un diplomate de la région qui ajoute, un brin désarçonné : « Il pense qu’il est toujours président ». Le jusqu’auboutisme d’Alpha Condé est tel qu’il aurait, selon une autre source, demandé vendredi 10 septembre à la mission de la Cédéao que l’organisation sous-régionale le rétablisse dans sa fonction de chef d’État.
« Il y a un premier mouvement psychologique à faire de son côté », explique-t-on dans l’entourage d’un président. Comment parvenir à le convaincre de renoncer ? La question sera sans doute discutée ce jeudi 16 septembre lors d’un nouveau sommet de la Cédéao consacré à la Guinée. Les chefs d’État ouest-africains étudieront ce jour-là à Accra le rapport de la mission qui s’est rendu sur place vendredi dernier. La délégation avait à cette occasion appelé une nouvelle fois à la libération d’Alpha Condé.
L’hypothèse d’un départ vers le Congo-Brazzaville
Si les militaires n’ont toujours pas répondu favorablement à cette demande, ces derniers semblent craindre de plus en plus le pouvoir de nuisance de l’ancien président. Or, plusieurs chefs d’État de la région militent pour sa sortie du territoire guinéen, histoire de préserver sa sécurité.
Alpha Condé pourrait donc quitter le pays à court ou moyen terme, mais sa destination est toujours en discussion. Parmi les hypothèses évoquées, celle de Brazzaville semble prendre de l’ampleur. Rien d’étonnant à cela : Alpha Condé est resté très proche de Denis Sassou-Nguesso. Côté congolais, on se dit d’ailleurs prêt à l’accueillir « à bras ouverts ».
Avant cela, Alpha Condé pourrait avant cela passer par la France. Paris a en effet donné son feu vert pour l’accueillir pendant un temps. « Pour des soins médicaux ou pour quoi que ce soit d’autre », précise une source diplomatique. Les autorités françaises ont même fait une offre de service dans ce dossier : elles se disent en effet prêtes à aider à trouver une solution.
Avec RFI