Les soutiens masqués et affichés du projet dictatorial en cours dans notre pays, qui estiment que le coup d’État au Mali n’est pas défendable, ne sont que dans le petit calcul de leur propre situation. En fait, les événements du Mali provoquent en eux une perte de sérénité, une remise en cause de leur certitude et un sentiment d’inquiétude pour leur avenir.

Imposer à son peuple un coup d’État civil au prix du sang des innocents, et faire croire que l’on a encore une bonne moralité pour donner des leçons, relève du ridicule. C’est pourquoi ils sont désormais mal placés pour exprimer une opinion crédible sur les valeurs et principes démocratiques.

Alors, pour leur démontrer leur incohérence et qu’en démocratie un régime vaut surtout par sa légitimité et non son semblant de légalité, je leur conseille de demander à Alpha Condé pourquoi après la mort du Général Lansana Conté, il n’avait pas soutenu le respect de l’ordre constitutionnel en vigueur qui désignait Aboubacar Somparé comme dauphin. Sans doute, pour l’essentiel, il leur répondra à peu près en ces termes :

> La constitution n’était pas légitime car taillée sur mesure et adoptée dans des conditions contestables (référendum du 11 novembre 2001 auquel il ne s’était pas associé).

> Pour avoir boycotté les élections législatives (30 juin 2002) et présidentielles (21 décembre 2003) dans le cadre de la coalition “le FRAD”, nous n’avions aucun représentant dans les institutions du pays.

> Les organes de l’État étaient inféodés aux désirs et agenda du Président et son clan.

> Le peuple voulait le changement et il en a payé le prix du sang; donc nous tenions a ce que sa volonté se réalise…

Alors, j’espère que ceci va réveiller leur mémoire sélective afin qu’ils arrêtent de croire que leur double jeu et leur stratégie d’intoxication et de diversion, ne sont pas visibles. De toutes les façons, l’histoire retiendra qu’Alpha Condé, en pensant à son propre sort, a soutenu IBK contre son peuple et les principes démocratiques.

Aliou BAH

Président du MoDeL