Au fil du temps, le CNRD aux commandes du pays conforte bien son pouvoir. Tout semble lui être acquis facilement, mais fourni cependant autant d’efforts pour conforter sa légitimité à l’épreuve des dures réalités de la gouvernance.

Au gré des actés poses, ils semblent s’affranchir du désir ardent de ceux qui sont convaincus que le coup d’État est le parachèvement de leur combat, à sceller des sorts. Peut-être que chacun a décidé de faire son travail sans entraves ; donc aux militaires de gouverner et aux activistes de la société civile de continuer à être vigilants en vue de prévenir d’éventuelles failles ou complications futures. Surement que ce travail de veille n’a pas encore commencé.

Les militaires qui en sont conscients, refusent de hâter les pas, afin de dépasser la première phase de la transition qui a du mal à se démarquer des anciennes pratiques. Ils fonctionnement à leur rythme en se délectant de publications épisodiques, à des heures indues, de la liste des ministres, pour la plupart jeunes, compétents de par leur CV, et nouveaux à ce palier de la gestion, mais aux profils qui riment à contrecourant des objectifs de la transition. Des objectifs qui sont à l’antipode du développement, comme l’a débité le premier des ministres, plutôt le Premier ministre, Mohamed Béavogui, à sa prise de fonctions.

A sa décharge, nous pouvons cependant reconnaître qu’avec la formation en cours de ce nouveau gouvernement made in Doumbouya, la junte a tout le mérite de rompre avec le recyclage et les affinités de basses mœurs qui ont entaché des nominations dans les gouvernements précédents. Ils ont réussi à faire obstacle au désir ardent d’un retour aux affaires des Guinéens à la mue facile.

Après que les acteurs de la société civile et les politiques se sont imposés un devoir de réserve, en évitant, pour une raison ou pour une autre, de se fâcher avec la junte , en faisant l’économie de toutes réactions qui sont de nature à mettre en cause la bonne cohabitation, devant un agenda abscons du CNRD, la transition rentre donc dans un tuyau dont il risque de ne pas probablement sortir. Du moins, de sitôt.

La CEDEAO qui a pourtant été répugnée, sonne l’alerte.

A travers ses émissaires en séjour à Conakry la semaine dernière, elle exige de la junte, ce que les politiciens et d’autres acteurs dans le pays commencent à se susurrer, sans toutefois le dire clairement. Il s’agit de la publication d’un agenda clair, du moins peu abscons , avec un chronogramme précis des élections.

La gêne gênante des transitions militaires qui peuvent facilement vaciller, amène l’institution sous régionale à se raviser.

Elle tourne définitivement la page du régime défunt. Abandonne ses réclamations concernant l’ancien Président de la République. Pas un seul mot le concernant. Le nouvel objectif, c’est de veiller au respect des engagements pris par les putschistes, au risque d’entrainer le pays dans une nouvelle ère de déchéance.

C’est un pari disruptif, qui devrait engager tous les Guinéens, sauf qu’il y en a, qui n’en ont que dalle, ces acteurs aux agendas aussi abscons.

 

Mognouma Cissé