Les combats se sont intensifiés ce week-end dans plusieurs endroits de la capitale soudanaises. Outre le QG militaire, la tour de la Greater Nile Petroleum Oil Company a également brûlé. Les habitants de Khartoum se sont réveillés ce dimanche matin au son de coups de feu et des nuages de fumée étaient visibles dans le ciel de la capitale. « On entend d’énormes détonations », racontent à nos confrères de l’Agence France-Presse des témoins qui se trouvent dans un quartier du sud de la ville, où l’armée a ciblé des bases des Forces de soutien rapide.
Dans le centre de la capitale, les forces paramilitaires ont attaqué le quartier général de l’armée, pour le deuxième jour de suite. Selon ces témoins, des affrontements ont eu lieu autour du QG, avec différents types d’armes. Les combats font rage et certains parlent même des plus violents affrontements depuis le début de la guerre…
Par ailleurs, les fusillades et explosions ont provoqué ce week-end de graves incendies. Les habitants ont posté sur les réseaux sociaux des photos d’immeubles en flammes. Parmi ces bâtiments emblématiques, la tour de la Greater Nile Petroleum Oil Company. Situé près du Nil, cet édifice conique de 18 étage est l’un des symboles de Khartoum. « Ça fait très mal de voir ça. Cette destruction n’a aucun sens », a commenté en ligne Tagreed Abdin, un des architectes du bâtiment.
Plusieurs bâtiments gouvernementaux incendiés
« Je suis tellement désolé. Ce lieu était incroyable. J’envoie toute ma solidarité aux Soudanais qui souffrent », a commenté David Lelliott, ancien diplomate britannique au Soudan. D’autres édifices connus, comme le centre météorologique, étaient aussi en proie aux flammes ce week-end.
Selon le Sudan War Monitor, un consortium de journalistes et d’experts, les Forces de soutien rapides ont attaqué samedi des zones contrôlées par l’armée, notamment le ministère de la Justice. Là encore, plusieurs bâtiments gouvernementaux ont été incendiés. Tandis que des habitants ont signalé des opérations des soldats contre les paramilitaires dans le sud de Khartoum.
Dans un communiqué, les FSR ont accusé les bombardements aériens de l’armée d’être à l’origine de ces incendies. Une affirmation pour l’heure impossible à vérifier.
On évoque également des affrontements à 350 kilomètres plus au sud, dans la capitale du Nord-Kordofan, El Obeid où des témoins font état d’échanges de tirs entre l’armée et les FSR.
RFI