Selon des déclarations rapportées par des médias turcs, le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan a fait part de son souhait pour « un retour rapide à un ordre constitutionnel au Niger », mais a montré son opposition à « toute action militaire qui déstabiliserait le continent africain ». Une position qui rejoint celle exprimée ce weekend par l’Algérie, pays voisin du Niger, alors que le Comité des chefs d’états-majors de la Cédéao a annoncé, en fin de semaine dernière, la planification d’une action armée de sa force en attente en vue de rétablir l’ordre constitutionnel.

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Selon des déclarations rapportées par les médias turcs, le président Recep Tayyip Erdogan a regretté que « pour l’instant, aucune solution n’a été trouvée ».

« Nous travaillons actuellement sur la manière dont nous pouvons jouer notre rôle clé ici avec notre ministère des affaires étrangères, et nous continuerons à le faire, et nous espérons trouver une solution au Niger », a-t-il dit d’après mêmes sources avant de poursuivre: « J’espère que le Niger, pays ami et frère, parviendra à un ordre constitutionnel et à une gouvernance démocratique le plus rapidement possible ».

Le Chef de l’Etat turc a, toutefois, rejeté l’option militaire envisagée par les Chef de l’Etat de la Cédéao. « Je ne trouve pas juste la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest d’intervenir militairement au Niger. À la suite de cette décision, le Mali et le Burkina Faso ont également averti qu’une telle intervention militaire au Niger reviendrait à leur faire la guerre. Une intervention militaire au Niger signifierait que l’instabilité s’étendrait à de nombreux pays d’Afrique », a-t-il estimé. « J’espère que la paix sociale et la stabilité seront rétablies au Niger dès que possible et que le peuple nigérien protégera la démocratie et organisera des élections dès que possible. En tant que Türkiye, nous continuerons à soutenir le peuple nigérien, un pays ami et frère », a conclu le chef d’Etat turc dont le pays a investi massivement au Niger ces dernières années notamment dans le transport aérien, le commerce ainsi que le BTP.

Ankara et Alger sur la même longueur d’onde

La position de la Turquie rejoint celle exprimée, dans un communiqué rendu public au lendemain de la réunion de planification du Comité des chefs d’états-majors de la Cédéao, par l’Algérie qui a annoncé « regretter profondément » le recours à la violence pour résoudre la crise politique au Niger. Pour Alger, une solution politique négociée est toujours possible.

« Au moment où l’intervention militaire au Niger se précise, l’Algérie regrette profondément que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée rétablissant pacifiquement l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays frère et voisin », indiqué le communiqué qui a été diffusé au lendemain de la fin de la réunion de planification du Comité des chefs d’états-majors des pays membres de la Cédéao, qui s’est tenue les 17 et 18 août à Accra, au Ghana.

Dans le communiqué, Alger a rappelé sa forte conviction que « cette solution politique négociée demeure encore possible, que toutes les voies qui peuvent y conduire n’ont pas été empruntées et que toutes ces possibilités n’ont pas été épuisées ».

A.Y.B (actuniger.com)