Adji Sarr, qui accuse Ousmane Sonko de viol, s’est exprimée, ce mercredi 17 mars au soir, devant quelques médias sélectionnés. La jeune femme, qui travaillait dans un salon de massage de Dakar, affirme publiquement que l’opposant sénégalais l’aurait contrainte à des rapports sexuels répétés. Ousmane Sonko a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire dans cette procédure. Une affaire qui a été le déclencheur de manifestations violentes dans le pays. Dans sa déclaration, la plaignante nie la thèse du complot.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
Elle était restée silencieuse depuis sa plainte contre Ousmane Sonko déposée à la gendarmerie début février. Dans cette longue déclaration en wolof, Adji Sarr réitère ses accusations de « viol avec menaces » contre l’opposant. Elle raconte en détail ses visites au salon de massage.
« S’il n’a jamais eu aucun rapport sexuel avec moi, il n’a qu’à jurer sur le Saint Coran », dit-elle. Si c’est le cas, la jeune femme se dit prête à retirer sa plainte. Ousmane Sonko avait reconnu avoir fréquenté ce salon de massage « pour des problèmes de dos », mais dénonce un complot pour freiner ses ambitions politiques.
« Dire la vérité enfin »
Selon Me El Hadj Diouf, l’un des avocats de la plaignante, il était temps pour elle de donner sa version des faits : « Comme Sonko a fait plusieurs points de presse pour parler de l’affaire, elle sort pour répondre. Avec tout ce qui s’est dit, si bien à l’Assemblée nationale, au niveau des partis politiques qui ont soutenu Sonko, sans savoir ce qui se passe réellement, c’est elle qui attendait que tous ces mensonges passent pour venir dire la vérité enfin. »
Une déclaration organisée discrètement, « pour des raisons de sécurité », explique Me El Hadj Diouf. Son autre avocat, Me Abdou Dialy Kane, souligne simplement que l’instruction est en cours. Aucune date n’a été annoncée pour de nouvelles convocations dans cette affaire.
AVEC RFI