Sans aucun doute, la mort est cruelle parce qu’elle sépare brusquement les inséparables. Elle sépare les mères et les enfants, les époux et les épouses, les frères et les sœurs. Nul ne doute que la mort est brutale parce qu’elle met fin définitivement aux ambitions légitimes, aux projets gigantesques et aux relations soudées. Nul doute non plus que la mort est impitoyable parce qu’elle arrache les parents devant les enfants, tire les époux dans les bras des épouses et prive les sœurs de la protection de leurs frères. Enfin, nul ne doute du caractère inévitable de la mort, qu’aucune force matérielle ou intellectuelle, de quelle nature qu’elle soit, ne pourrait empêcher. Elle intervient toujours au moment et au lieu choisis par Dieu.
Ces qualifications sus-mentionnées de cette tragédie appelée, la mort, sont certes connues de tous. Mais, force est de reconnaître qu’au cours de ces trois dernières semaines, j’ai été atterré et ahuri de vivre lesdites qualifications, à la fois, à travers la disparition brusque, inattendue et surprenante de trois êtres qui nous sont chers et chers à la République.
Autrement dit, j’ai été complètement ébahi, lorsqu’on m’a annoncé le rappel à Celui qui donne la vie et donne la mort, de notre jeune frère, bien-aimé, Maître *Amadou Kourouma* , le fils de l’érudit de Kouroussa et homme de Dieu, Elhadj Moryba Kourouma. Paix à son âme. Celles et ceux qui connaissent ce jeune avocat, brillant, courtois et pétri de talent, ne pouvaient imaginer que cette icône parmi les jeunes avocats de la République, aurait pu s’en aller à jamais aussitôt. Paradoxalement lui et moi, nous avons eu une conversation téléphonique joviale, juste à la veille de la première nuit du mois béni de Ramadan. J’étais à mille lieues d’imaginer que ce serait notre dernière conversation. Et moins de 24 heures après, il a été arraché à notre affection. Évidemment, Il était un jeune très pieux, honnête, ambitieux et aimable. La mort a décidé cruellement de le priver de ses enfants, qui ne le verront plus. Les plus petits parmi eux ne cessent, à ce jour, de demander tous les matins à leur maman, quand est-ce que leur papa reviendrait à la maison !! Seigneur ait pitié de son âme..!!
Une semaine plus tard, j’ai encore été envahi par un terrible chagrin, en apprenant la mort brutale de notre très cher oncle et beau, *Elhadj Ousmane Baldé,* communément appelé Sans Loi. La mort a encore décidé de nous confirmer sa brutalité constante en nous enlevant subitement ce grand homme de la République, fils digne de Fatako, très serein et courageux, au moment où toute la République avait besoin de sa sagesse, de ses conseils et de son franc-parler. Il nous a quittés après avoir vécu noble, digne, juste et pieux. Seigneur pardonne-le..!!
Et enfin, une semaine plus tard jour pour jour, la mort nous confirma son caractère impitoyable, sa férocité indiscutable et son atrocité indescriptible lorsqu’elle secoua la République par le rappel au Maître de l’univers de notre chère grande sœur, la première dame de la République, *Madame CONDÉ Hadja Djènè Kaba* . Cette grande dame fût un symbole de la pureté, de la dignité et de la grandeur. Elle fut également pour celles et ceux qui l’ont côtoyé et connu sa grande famille, l’incarnation de la sainteté de sa grande mère, la *Sainte Mariamagbè,* la sœur du Saint Mouramani Kaba.
Oui, notre sœur s’en est allée très tôt après avoir mené une vie comblée avec décence, élégance et panache. Absolument, l’histoire retiendra qu’elle a été une maman très attentionnée, une sœur très épatante et une épouse louable.
Malgré l’angoisse, la consternation et la tristesse qui continuent à me hanter tous les jours, à cause de la disparition de ces trois illustres personnes nobles et admirables, j’ose croire que chacun d’entre eux
méritera la clémence divine, la miséricorde céleste et le pardon sacro-saint, à cause de leur croyance indéfectible en Dieu, de leur dévotion totale envers Le Seigneur et de leur humanisme incontestable envers leur semblable.
Seigneur..!! C’est toi qui nous a dit de te demander et tu nous as promis d’exaucer nos prières. Nous voici tous devant toi, à genoux et prosternés, en ce mois béni de Ramadan, pendant les dix derniers jours de ce mois sacré, nous nous inclinions devant Toi, Le Clément et Le Très Miséricordieux, tout en t’invoquant et t’implorant, afin de te demander d’avoir pitié de leurs âmes, de pardonner leurs péchés et de les admettre tous dans Ton Paradis Éternel parmi les Prophètes, les vertueux, les martyrs et les pieux.
Mes condoléances les plus affligées et consternées au Président Alpha Condé, aux familles éprouvées et à la République.
Votre frère
*Pr Koutoubou Moustapha SANO*