Ce 5 septembre 2022, c’est la rentrée à Djoma média après deux (2) mois de congés pour une bonne partie du personnel et de certains programmes.
Cette nouvelle saison nommée ‘’saison Gamma’’ sera marquée par des innovations mais aussi l’amélioration du contenu des émissions existantes. Dans une interview accordée à notre média ce lundi 5 septembre, le Directeur général de ce groupe, Kalil Oularé a affirmé qu’au cours de cette nouvelle saison qui démarre ce 5 septembre, il va y avoir beaucoup plus de temps beaucoup pour les langues nationales afin de permettre aux citoyens lambdas, d’être au même niveau d’information que l’élite. Autre nouveauté cette année, sera le développement des antennes en région avec la couverture désormais de 4 nouvelles régions administratives sur les 9 existantes.
Mosaiqueguinee.com : Bonjour DG, aujourd’hui 5 septembre, c’est la rentrée à Djoma média. Avec quel sentiment vous reprenez le service après deux mois de congés ?
Kalil Oularé :Merci beaucoup, merci à votre média pour cette opportunité. Nous avons eu des vacances, on en a profité pour reposer un peu les esprits même si la machine Djoma ne s’est pas reposée car nous avons continué à travailler pendant ces deux mois. Nous avons fait en sorte que chaque personne puisse prendre son temps pour souffler et de repartir de plus belle aujourd’hui. Ce jour est pour nous un jour de joie parce que nous sommes encore là, l’entreprise a encore la chance d’exister. Mais il faut dire que nous avons passé des moments très difficile, nous continuons d’ailleurs à les passer, parce que nos finances sont encore, malheureusement, complètement bloquées par les autorités en place pour des raisons qu’on ne connait pas. Un an après, on n’est pas capable aujourd’hui de nous dire ce pourquoi on nous empêche d’évoluer ou ce pourquoi on veut éteindre notre média. Nous avons ce sentiment qui ne doit pas nous arrêter, plutôt, on doit le traiter en parallèle et avoir une motivation pour servir. Grâce à Dieu, nous avons la santé, l’envie, nous avons le métier ; et surtout nous avons l’obligation de servir le peuple de Guinée. Nous faisons tout pour le faire.
Quelles sont les nouveautés de cette nouvelle saison dans les programmes de Djoma Média ?
Des nouveautés, il y en aura mais nous allons plutôt confirmer les programmes qui sont nés l’année dernière. On va avoir beaucoup plus de temps pour les langues nationales. Il faut dire que jusqu’à présent par exemple, le malinké et le poular, on avait des émissions et plateaux qui ne se faisaient que 2 ou 3 jours. Maintenant, nous allons avoir des émissions quotidiennes qui vont pouvoir narrer, expliquer tous les jours aux populations, ce qui se passe dans toutes les langues. Ça c’est quelque chose de fantastique. De l’autre côté, nous avons le développement des régions qui va s’accentuer cette année. On a quatre (4) nouvelles régions où nous allons envoyer des Directeurs qui sont en train de se mettre en place et qui vont nous donner des informations sur ces régions et leurs populations pour que le gouvernement, l’Etat et le peuple de Guinée dans son ensemble sache ce qui se passe à Dinguiraye, à Mandiana, à Kérouané et à Guéckédou. Nous nous sommes installés dans ces villes en plus des 9 autres régions où nous sommes déjà. Puisqu’on a plusieurs régions désormais, cette année, nous aurons un journal des régions. Au-delà de cela, nous allons créer un magazine nommé le DJOMAG qui va aussi traiter de ces questions puisque tous les jours, chaque région va faire un focus sur ce qui s’y passe avec son temps d’antenne. Les régions vont être essentiellement au cœur de cette année. Après, vous avez tout le divertissement qui va se faire autour ; je veux dire, vous allez avoir des émissions de divertissement qui vont continuer, nous allons créer une autre émission de divertissement qui s’appellera le BIG-CHALLENGE. Tout ça va s’ajouter aux toutes autres émissions que nous avons déjà.
Ça fait un an que vos finances sont gelées, mais en dépit de cela, vous avez quand même continué à respecter le contrat social qui vous lie à vos auditeurs et téléspectateurs. Quel engagement vous prenez pour cette nouvelle saison ?
Le pacte social qui nous lie, nous engage. Nous allons continuer au gré de nos moyens, à faire ce à quoi nous nous sommes engagés. La seule raison qui va nous arrêter, c’est peut-être quand on aura plus la possibilité d’exercer notre métier. On n’a pas les moyens aujourd’hui de faire plus que ce que nous faisons et peut-être même, si ça continue, on aura plus les moyens d’exister. Vous savez que ça fait un an que le groupe Djoma est fermé par les autorités ; pour ainsi dire. Parce que, quand vous avez une entreprise et que les moyens de l’entreprise sont bloqués, l’entreprise, normalement, ne fonctionne plus. Aujourd’hui, vous avez un groupe qui a plus de 70% de son personnel en chômage technique par la volonté des autorités. Aujourd’hui, vous avez une entreprise où une partie a été privilégiée pour faire le travail parce que, il le faut à un moment donné. Ça aussi c’est le sacrifice du PDG qui met le peu de moyen qu’il puisse trouver pour que ça puisse fonctionner. Mais cela aussi ne peut pas continuer parce que lui-même aujourd’hui, est interdit de se mouvoir, ses comptes sont gelés, il n’y a pas d’autres ressources. Cela fait qu’à un moment donné, nous n’arrivons pas à payer nos fournisseurs parce que les fournisseurs, pour les payer il faut que ce soit les banques qui le fassent. Quand on envoi des avis de règlement pour régler nos factures fournisseurs, la banque nous dit que ce n’est pas possible. Nous avons des fournisseurs aujourd’hui qu’on ne peut pas payer. Heureusement qu’ils nous font confiance et continuent de nous accompagner depuis un an. Mais c’est bien vrai qu’à un moment ou un autre, il y en aura un qui va se dire trop c’est trop, on passe à autre chose. C’est à ça qu’on veut nous exposer, mais nous refusons cela et continuons à faire le travail que nous savons faire. Comme je l’ai dit ailleurs au colonel Mamadi Doumbouya, nous aimons la Guinée comme lui. Quand lui il a fait son coup d’état, c’est parce qu’à un moment donné, le système auquel il appartenait ne fonctionnait plus, parce que, ne l’oublions pas, le colonel Mamadi Doumbouya est du système Alpha Condé. Certainement, il a vu à un moment donné que ce système qui profitait à eux, ne profitait pas aux citoyens, qu’il a décidé de faire son coup d’Etat. C’est une démarche noble. Nous lui demandons de faire cette démarche noble pour permettre à tous les guinéens qui travaillent honnêtement, de le faire. Nous n’avons jamais appartenu à un gouvernement, nous avons toujours travaillé dans le privé. Djoma groupe est une société privée. Une société qui est construite sur le vol, disparait quand la source du vol n’existe plus. Elle ne réclame pas son envie d’exister. Si nous nous réclamons notre envie d’exister, c’est parce que nous sommes convaincus que nous sommes une société sincère, une vraie société. Ce que nous demandons aujourd’hui, ce n’est pas qu’on nous tende de l’argent ou quoi que ce soit, c’est de pouvoir continuer à faire ce qu’on sait faire ; qu’on permette à tout le personnel du groupe qui est aujourd’hui en chômage technique, de reprendre son travail, qu’on nous permette de nous épanouir et de continuer notre investissement.
Merci DG
C’est à moi de vous remercier.
Interview réalisée par MohamedNana Bangoura