L’Assemblée des 123 États parties à la Cour pénale internationale doit élire ce vendredi son futur procureur. Fatou Bensouda quittera ses fonctions le 15 juin, après un mandat de neuf ans. Son successeur devra recueillir les voix de 62 Etats pour prendre à son tour les commandes de l’accusation. Quatre candidats sont en lice pour cette élection.

Le futur procureur de la CPI devra diriger un bureau de plus de 300 personnes et un budget de 50 millions d’euros. Sur son bureau, le vainqueur trouvera des enquêtes pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre ouvertes dans 13 pays.

La campagne ouverte il y a 18 mois, aura été émaillée de rebondissements, de tractations et de coups bas. Parmi les rescapés de cette course, on trouve le favori,Karim Khan, qui est l’actuel chef de l’enquête de l’ONU sur les crimes de l’État islamique, basée en Irak. Charismatique, passionné, le britannique a été notamment l’avocat de plusieurs accusés devant la CPI et le tribunal pour l’ex-Yougoslavie, où il avait démarré au bureau du procureur.

En deuxième position, on retrouve Fergal Gaynor. L’Irlandais a été l’avocat des victimes dans l’affaire Kenyatta devant la CPI et il représente d’autres victimes dans les affaires Afghanistan et Palestine.

Deux autres candidats, soutenus par une petite poignée d’États, sont en lice. L’Espagnol Carlos Castresana, est l’ex-patron de la Commission contre l’impunité au Guatemala et l’Italien Francesco Lo Voï, l’actuel procureur général de Palerme.

Le futur procureur de la CPI aurait dû être élu par consensus. Mais lundi 8 février, à 15 minutes de la désignation de Karim Khan, l’Espagne a rompu la difficile entente sans que l’on sache très bien s’il s’agissait d’un ultime élan d’orgueil pour sauver son propre candidat ou d’une dernière manœuvre dans cette élection très disputée.

 

Avec rfi.fr